ROME, Mardi 9 septembre 2008 (ZENIT.org) – Benoît XVI invite les jeunes à « découvrir que Dieu est, en toute créature, lumière de vérité, appel à la charité, lien d’unité ». Le pape leur a proposé de cultiver spécialement trois valeurs proposées par Jean-Paul II lors de sa venue en Sardaigne en octobre 1985 : la famille, la formation, la foi.
Benoît XVI a rencontré les jeunes de Sardaigne, à Cagliari, Place Yenne, dimanche 7 septembre, en fin d’après-midi, avant de repartir pour Rome. Il a été accueilli par la salutation de plusieurs jeunes.
Benoît XVI soulignait que « la valeur de la famille » doit être « gardée comme un héritage ancien et sacré ». « Aujourd’hui, faisait observer le pape, d’autres formes de cohabitations sont admises, et parfois le mot « famille » est utilisé pour des unions qui, en réalité, ne sont pas une famille ».
D’où cette invitation faite aux jeunes, que le pape a appuyée, sur l’enseignement du concile Vatican II : « Réappropriez-vous, chers jeunes, la valeur de la famille, aimez-la non seulement par tradition mais dans un choix mûr et réfléchi ».
« Le mariage est un sacrement, c’est-à-dire, expliquait le pape, un signe saint et efficace de l’amour que Dieu nous donne dans le Christ à travers l’Eglise ».
Benoît XVI évoquait ensuite « la formation intellectuelle et morale », d’autant plus importante à une époque de « crise » de la « transmission ».
« La crise d’une société commence, a fait observer le pape, quand elle ne sait plus transmettre son patrimoine culturel et ses valeurs fondamentales aux nouvelles générations. Et je ne parle pas seulement du système scolaire. La question est plus large ».
Nommant ce qu’il appelle « le nihilisme moderne », le pape affirmait au contraire que « c’est la liberté qui nous rend vrais », et donc « libres ».
Enfin, le pape évoquait l’importance d’une « foi sincère et profonde » en affirmant que « lorsque le sens de la présence et de la réalité de Dieu se perd, tout s’aplatit en se réduisant à la seule dimension matérielle ».
« Le mystère de l’existence disparaît, les choses et les personnes ne sont intéressantes, non plus pour elles-mêmes mais dans la mesure de nos intérêts. C’est là un fait culturel qui est perceptible dès la naissance et qui produit sans cesse des effets intérieurs. Ainsi, avant d’être une croyance religieuse, la foi est une manière de voir la réalité et de penser, une sensibilité qui enrichit notre être », a expliqué Benoît XVI.
Le pape a ainsi invité les jeunes à vivre en présence de Jésus, à « le fréquenter amicalement » dans « l’Evangile » et dans « les sacrements », et « découvrir que Dieu est en toute créature lumière de vérité, appel à la charité, lien d’unité ».
C’est le remède, disait en substance le pape à la peur de perdre la liberté pour « vivre dans la plénitude de la vie offerte par amour ».
« Vous ne serez pas attachés aux biens matériels puisque vous partagerez la joie de les partager. Vous ne serez pas touchés par la tristesse de ce monde puisque vous souffrirez du mal et vous réjouirez du bien, dans la miséricorde et le pardon avant tout », a ajouté Benoît XVI.
A propos de l’Eglise, le pape a fait observer que « si l’on reconnaît vraiment dans le Christ le visage de Dieu, on ne voit pas l’Eglise comme une institution étrangère à soi mais comme une famille spirituelle ».
« Chers jeunes, vous êtes l’avenir plein d’espérance de cette région malgré les difficultés que nous connaissons tous, a déclaré le pape. Je connais votre enthousiasme, les désirs que vous nourrissez et l’engagement que vous prenez pour les réaliser. Et je n’ignore pas les difficultés et les problèmes que vous rencontrez ».
Le pape citait « la plaie du chômage et de la précarité du travail qui mettent en danger vos projets », ou « l’émigration et l’exode des forces plus fraîches et entreprenantes avec la perte conséquente des racines qui cause parfois des dommages psychologiques et moraux », et pas seulement « sociaux ».
Le pape voit dans « le gain et le succès » prônés par la « société de consommation », de « nouvelles idoles devant lesquelles tant se prosternent ». Il dénonce le risque de la superficialité, de se fourvoyer sur « des chemins dangereux, à la recherche du succès », et « en cherchant la vie dans des expériences qui donnent des satisfactions immédiates mais qui sont elles-mêmes précaires et fausses ».
Benoît XVI a aussi épinglé « la tendance à l’individualisme » qui « fragilise » les jeunes, diminue leur « capacité « d’écoute » patiente, qu’il désigne comme « une phase indispensable pour comprendre l’autre et travailler ensemble ».
Anita S. Bourdin