ROME, Jeudi 18 septembre 2008 (ZENIT.org) – Il faut l’engagement de tous les pays européens pour lutter contre la traite des êtres humains, réaffirment les participants à un congrès intitulé : « Libérons les femmes de la traite », rapporte l’agence vaticane « Fides ».
C’est ce que demande le manifeste adressé au Parlement européen, aux gouvernements, aux institutions sociales et ecclésiales, rédigé au terme de la Conférence européenne : « Libérons les femmes de la traite », organisée récemment à Vérone (du 3 au 7 septembre) par l’Union mondiale des organisations féminines catholiques (UMOFC).
L’UMOFC est un organisme fondé en 1910 dans l’intention de promouvoir la disponibilité et la participation des femmes à la vie de l’Eglise catholique et de favoriser la croissance de toutes les femmes dans la société. L’UMOFC est non seulement une organisation internationale catholique, mais aussi une Ong, dont le statut est déposé aux Nations unies, au Conseil de l’Europe, à l’UNESCO et à la FAO. Près de 100 organisations de tous les continents y adhèrent, pour un total d’environ 5 millions de femmes.
Le congrès a souhaité un accord au niveau européen, avec la participation et les actions nécessaires des pays d’origine, de passage, et de destination de ces « esclaves ». Et un maximum d’organisation entre les pays, pour intervenir dans la protection, la répression et l’action judiciaire la plus avancée ; il faut des projets et des méthodes pour identifier les groupes criminels depuis les pays d’origine.
La Conférence de Vérone a été l’occasion de mettre l’accent sur une question qui en Europe doit être considérée d’une importance fondamentale : celle de la traite des femmes esclaves. Un phénomène tristement répandu, au niveau transnational et international, qui touche chaque année entre 700.000 et 2 millions de personnes dans le monde. Une plaie liée de plus en plus souvent à d’autres crimes, comme le trafic de substances illicites et d’êtres humains. Un cercle vicieux dans lequel tombent beaucoup de femmes à cause de la pauvreté, du manque de moyens et d’opportunités, poussées par le rêve et par le désir d’une vie meilleure, plus digne.
Les cinq jours de Vérone ont offert la possibilité de réfléchir sur cette problématique et de vérifier les initiatives européennes à ce propos ; dans les interventions qui se sont succédées, on a cherché à comprendre la situation de la traite et les législations en vigueur en Europe, les causes de la traite dans les pays d’origine, de transit et d’arrivée, la contribution de la Doctrine sociale de l’Eglise en ce qui concerne le service de la personne humaine ; on s’est enfin interrogé sur la présence de l’UMOFC et sur les défis qu’elle doit relever en Europe, berceau de la Déclaration des droits de l’homme. A ce propos, le moment le plus significatif de la Conférence a été la table ronde, qui s’est déroulée pendant la journée de clôture, à l’occasion de laquelle un manifeste a été présenté, adressé au Parlement européen, aux gouvernements, aux institutions sociales et ecclésiales.
« Quand nous disons que l’Europe est multiculturelle, multiethnique, multiconfessionnelle, nous ne devons pas nous effrayer, mais accueillir notre vocation justement ici où le Seigneur nous appelle à vivre », a réaffirmé Maria Giovanna Ruggeri, vice-présidente de l’UMOFC pour l’Europe, lors de la table ronde.
Les participants ont en outre demandé au Parlement européen, à travers le manifeste, que les petites filles puissent recevoir l’instruction nécessaire pour devenir des femmes adultes, la possibilité pour chaque femme de jouir de ses droits fondamentaux et d’être respectée comme une personne humaine, la liberté par rapport à toute forme de domination des hommes envers les femmes, l’engagement de tous les pays européens contre la traite, ainsi que de tous ceux qui veulent faire partie de l’Union européenne.