CITE DU VATICAN, Dimanche 14 juillet 2002 (ZENIT.org) – En divers pays d’Asie, les initiatives se multiplient pour permettre, en dépit des contraintes financières, à un maximum de jeunes de partir aux Journées mondiales de la jeunesse, à Toronto, à la fin du mois, explique la revue des Missions étrangères de Paris, « Eglises d’Asie » (EDA), dans son édition du 15 juillet (eglasie.mepasie.org).
Les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), qui se dérouleront cette année du 18 au 28 juillet à Toronto, au Canada, sont l’occasion de mobilisations multiples et variées au sein des diverses Eglises catholiques d’Asie. Eglises d’Asie a déjà évoqué des initiatives prises au Vietnam ou les difficultés rencontrées par des jeunes du Bangladesh pour obtenir leur visa. Cette fois-ci, ce sont des Philippines, de Macao et de Hongkong qui nous parviennent des échos de cette mobilisation.
Aux Philippines, le principal souci concerne le coût que représente le voyage au Canada. Pour permettre le plus grand nombre possible de départs, des concerts destinés à récolter des fonds ont été organisés en différents lieux. Des délégués de Quezon City, de l’archidiocèse de Manille, ont mis sur pied un concert le 29 juin pour réunir l’argent qui leur manque encore. Trois jours auparavant, le groupe GenRev (pour « Génération Révolution »), s’est produit dans la cathédrale de Manille à l’occasion de la « messe du Saint-Esprit ». Là encore, l’objectif était la récolte de fonds. Selon Carol Panday, professeur de religion à l’école Claret de Quezon City, le voyage pour un délégué revient à 80 000 pesos, soit l’équivalent de 1 600 dollars américains, une somme très importante pour l’écrasante majorité des Philippins.
A Macao, les jeunes catholiques, sous l’égide du Comité de Macao pour l’organisation des JMJ, ont décidé de récolter de l’argent non pour eux-mêmes mais pour contribuer à l’envoi à Toronto de délégués des pays asiatiques pauvres. Au 30 juin dernier, 82 131 patacas (10 359 EUR/10 266 USD) avaient été ainsi rassemblés. L’idée a germé lors des premières réunions préparatoires en vue des JMJ lorsque les jeunes ont réalisé que l’envoi d’un délégué népalais ou cambodgien, par exemple, coûterait à sa famille plus d’un an de revenu.
A Hongkong, la mobilisation a été un peu différente, l’accent étant mis sur les raisons d’une participation aux JMJ plutôt que sur l’aspect matériel. D’anciens participants aux JMJ de Denver, Manille, Paris ou Rome ont témoigné auprès des jeunes d’aujourd’hui sur la manière dont ils ont vécu « leurs » JMJ et l’impact que l’événement a eu sur leur vie.
Louis Lau Kin-hei a fait partie de la première délégation officielle du diocèse de Hongkong à des JMJ, celles de Denver, aux Etats-Unis, en 1983. A une époque où la répression des manifestations étudiantes de Tienanmen en 1989 était encore dans tous les esprits, il se rappelle avoir été appelé à témoigner des « conditions de vie, dans le domaine social entre autres, à Hongkong et du rôle joué tant par l’Eglise que par les jeunes dans la société ». Louis Lau a engagé les jeunes hongkongais qui partent cette année à Toronto à faire connaître la situation des croyants en Chine, en l’absence de délégation officielle de l’Eglise catholique du continent chinois à Toronto.
Les seules JMJ où l’Eglise catholique du continent a pu envoyer une délégation officielle ont été celles de Manille en 1995, précise EDA. Cependant, aux Philippines, comme lors des JMJ suivantes, de nombreux prêtres, religieuses et laïcs ont pris part à titre personnel à ces rassemblements.
Pour Cheung Ka-man, une catholique qui a été à Paris en 1997 et à Rome en 2000, l’expérience offerte par les JMJ a laissé sa marque. « J’ai pu vivre ma foi dans le contexte plus large de la planète. Ma foi est devenue plus significative », a-t-elle témoigné, ajoutant que « voir le pape était très passionnant » mais que les JMJ avaient eu un impact plus important sur la vie des gens : « Plusieurs membres de la délégation hongkongaise sont entrés au séminaire après leur retour et un ou deux sont devenus prêtres. »