ROME, Lundi 5 octobre 2009 (ZENIT.org) – Le synode peut être l’occasion d’une nouvelle Pentecôte pour l’Afrique, estime Benoît XVI.
Le pape Benoît XVI a pris la parole ce matin, lors de la première « Congrégation générale » – c’est-à-dire assemblée générale – du synode (226 pères synodaux étaient présents), qui s’est conclue à 12h25 par la prière de l’angélus. La session s’est ouverte par la prière de la liturgie des heures (Tierce) et le chant de l’hymne à l’Esprit Saint, le « Veni Creator Spiritus ».
En parlant de l’action de l’Esprit Saint, justement, Benoît XVI a expliqué que « c’est seulement grâce à sa force que l’Église poursuit son œuvre », et en l’invoquant, elle prie pour « que la Pentecôte ne soit pas seulement un événement du passé, mais qu’elle se recrée ici et maintenant ».
L’Église, a-t-il ajouté, n’est pas une « organisation », mais « le fruit de l’Esprit », au service de la Cité de Dieu qui accueille « toutes les cultures ».
Or, ce sont justement les « langues de feu » de la Pentecôte qui produisent un « parole juste », pour que l’Eglise parvienne « à une véritable unité dans la pluralité, en collaborant à « l’acte créatif » de Dieu.
La réflexion du pape s’est attachée à ces trois mots: la confession de la foi, « confessio », la charité, « caritas », et le prochain, « prossimus ».
Pou y voir clair, la lumière de Dieu
La « confession », « confessio », a expliqué le pape, implique « renouvellement et transformation » afin que, grâce la lumière de Dieu, on puisse « voir la réalité », se connaître soi-même pour ensuite « comprendre la réalité du monde », et donc « témoigner » et « évangéliser ».
En effet, à propos des perspectives de réconciliation, de paix et de justice sur le continent africain – thème du synode – le pape a fait observer que « si les analyses scientifiques sont justes et dignes d’être faites, les véritables problèmes ne se perçoivent vraiment qu’à la lumière de Dieu ».
De fait, a expliqué Benoît XVI, « les analyses sont peu de chose lorsqu’on voit que derrière tant d’injustice et de corruption, il y a un coeur corrompu, le rejet de Dieu, une falsification de la relation fondamentale », entre Dieu et l’humanité, qui est le fondement des « autres relations ».
On devient chrétien par amour
Benoît XVI a ensuite évoqué la « charité », la « caritas », et a rappelé que le christianisme n’est pas une « somme d’idées », ni une « philosophie » car « c’est par amour que l’on devient chrétien ».
Citant l’épisode du Bon Samaritain (Luc chapitre10, versets 25-37), le pape a rappelé les dimensions « universelle » et « concrète » de la charité.
L’universalité part de l’amour du prochain, « prossimus ». L’amour qui vient de l’Esprit Saint nous renvoie, a insisté le pape, à une « responsabilité active » envers notre prochain qui, ensuite, est universalisée pour que les chrétiens soient « serviteurs » de ce moment actuel du monde.
Rappelons que le thème de l’assemblée synodale (4-25 octobre 2009) est : « L’Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix. ‘Vous êtes le sel de la terre … Vous êtes la lumière du monde’ (Mt 5, 13.14) ».
La première session a été l’occasion des interventions de Benoît XVI, du cardinal Arinze, de Mgr Eterovic, secrétaire général et du cardinal Turkson, rapporteur général (cf. aussi « Documents » pour ces interventions).
Anita S. Bourdin