ROME, Vendredi 16 octobre 2009 (ZENIT.org) – « Puisque la peine de mort est désormais interdite au Canada, quelle contradiction et quelle injustice ce serait d’autoriser certaines personnes à donner directement et intentionnellement la mort à d’autres », écrit l’Organisme catholique pour la vie et la famille, l’OCVF, dans une lettre adressée aux membres de la Chambre des Communes et du Sénat du Canada.
Alors que le parlement canadien est appelé à réfléchir sur la décriminalisation de l’euthanasie et du suicide médicalement assisté, L’OCVF, organisation parrainée par la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), tient à joindre sa voix à celles de tous ceux qui s’opposent à cette idée.
Pour l’OCVF, lit-on dans leur lettre, le Projet de loi C-384, loi modifiant le code criminel (droit de mourir dignement) constitue « une recette idéale pour la maltraitance des plus vulnérables ».
Evoquant l’expérience de pays déjà engagés sur cette voie, l’organisation constate que « la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté augmente la permissivité et la tolérance envers ces pratiques, aussi bien chez les médecins que chez certains patients », et affirme que « les procédures de surveillance élaborées pour éviter les abus sont illusoires ».
<p> A ceux qui réclament le soi-disant « droit de mourir dans la dignité », l’organisation rappelle que « la dignité de chaque personne humaine ne dépend ni de son état de santé, ni des circonstances de sa vie, mais repose sur sa valeur inhérente, valeur que rien ni personne ne peut altérer ».
En cette première heure de débat parlementaire relativement au Projet de loi C-384, elle souligne l’urgence « de mettre un terme à l’ingénierie verbale qui sème la confusion à l’heure actuelle et de s’entendre sur la signification réelle des mots ».
Car, explique-t-elle, « si tant de Canadiennes et de Canadiens se disent favorables à l’euthanasie, c’est qu’ils ont peur qu’on prolonge indûment leur vie ».
« Il faut distinguer de l’euthanasie la décision de renoncer à ce qu’on appelle l' »acharnement thérapeutique″, c’est-à-dire à certaines interventions médicales qui ne conviennent plus à la situation réelle du malade, parce qu’elles sont désormais disproportionnées par rapport aux résultats que l’on pourrait espérer ou encore parce qu’elles sont trop lourdes pour lui et pour sa famille ».
Dans ces situations, lorsque la mort s’annonce imminente et inévitable, rappelle l’OCVF en citant l’encyclique Evangelium vitae de Jean Paul II, « on peut en conscience renoncer à des traitements qui ne procureraient qu’un sursis précaire et pénible de la vie, sans interrompre pourtant les soins normaux dus au malade en pareil cas », rappelle l’OCVF.
Par contre, poursuit l’organisation, « face à une personne atteinte d’une maladie chronique ou dégénérative, à un malade en phase terminale, à un homme ou une femme déprimé ou lourdement handicapé, à un vieillard ou à un mourant », les trois attitudes « responsables » avancées par l’organisme consistent à « être avec », à « souffrir avec », dans un réel souci d’accompagnement et non d’élimination, en assurant à la personne malade « des soins appropriés, un contrôle efficace de la douleur, ainsi qu’un soutien social, affectif et spirituel ».
Pour l’OCVF, ce sont là les trois priorités qui s’imposent à la société canadienne si elle veut demeurer juste et humaine.
C’est le « droit de vivre » qu’il faut soutenir et protéger en toute circonstance, jusqu’à la mort naturelle, a-t-elle insisté pour finir, rappelant, au gouvernement et à la loi qu’ils « portent la responsabilité cruciale de protéger et de soutenir les aînés, les malades et les mourants », et aux citoyens qu’ « ils ont le pouvoir de répondre avec amour et solidarité à la maladie des autres ».
Isabelle Cousturié