ROME, Mardi 18 mai 2010 (ZENIT.org) – Les quelque 42 délégués de la Société des Missionnaires d’Afrique, que l’on appelle aussi « Pères blancs », sont depuis le 10 mai réunis en chapitre général, dans les bâtiments de leur Maison généralice à Rome, sous le thème : « Notre mission en Afrique et au monde africain » (cf. Zenit du 6 mai).
Active dans 21 pays d’Afrique, la Société compte plus de 1540 membres originaires de 37 pays. Fondée en 1868 par le cardinal Lavigerie, alors archevêque d’Alger, la Société des Missionnaires d’Afrique est un Institut Missionnaire de prêtres et de frères vivant en communauté. Son but est d’annoncer l’Evangile aux hommes du monde africain.
Le but de ce 27ème chapitre, soulignent les pères Blancs, « est d’évaluer l’activité de la Société depuis le Chapitre précédent, en 2004, de donner à la Société les grandes orientations pour les années à venir, et d’élire un Supérieur général et son conseil ».
La messe d’ouverture, le 10 mai dernier, a été présidée par le supérieur général, le père Gérard Chabanon, qui a centré son homélie sur « la rencontre de Marie et Élisabeth » qui, a-t-il dit, constitue « le cœur de la spiritualité missionnaire » dans la mesure où, explique-t-il, « la rencontre des deux mères est en fait celle des deux enfants dont elles servent la mission ».
La Visitation, a dit le Père Chanon, montre tout d’abord combien « il est important de créer autour de nous ‘un climat de mutualité’. Un climat qui se construit dès les premières ‘salutations’, dans ‘l’ouverture à l’autre’ ».
L’impact de cette « salutation » peut aller très loin, surtout en Afrique, affirme-t-il, où elle est de « grande importance », et où « pour nous qui venons d’horizons divers par notre culture et notre éducation », le fossé peut être encore plus grand face aux personnes vers lesquelles nous sommes envoyés.
Ceci demande, a-t-il poursuivi, non un esprit de « fusion » mais de « communion », c’est à dire, a-t-il expliqué en substance, avoir « une conscience aiguë » de sa propre identité et demeurer fidèle à ses convictions tout en découvrant chez l’autre « une personne hautement respectable », « différente de moi » mais avec qui il est possible d’envisager un « lien de mutualité » si je m’initie à sa langue et à ses traditions, me permettant ainsi de surmonter tant d’obstacles.
Autre aspect de la spiritualité missionnaire qui se dégage de cette rencontre entre Marie et Élisabeth, et que le père Chabanon a tenu à rappeler en ce début de chapitre général : « l’importance d’apprendre comment parler, comment converser avec Dieu ».
« La prière est parole et corps, a-t-il dit. Elle est cri et vibration intérieure, elle est joie du présent et relecture du passé. Elle est confiance dans l’avenir et s’enracine dans notre histoire et dans l’histoire de celles et ceux qui nous accueillent sur nos lieux de mission ».
Le lendemain, 11 mai, le père Chabanon a ouvert officiellement les travaux du Chapitre qui développera trois aspects – clefs de la mission des pères blancs en Afrique : rencontre, spiritualité et mission ; autonomie financière, solidarité avec les Églises locales, le financement de la pastorale, le patrimoine ; mission des pères blancs en dehors de l’Afrique ; la gestion des ressources humaines ; formation ; et structures (comprenant une discussion sur les restructurations des provinces).
Les deux derniers chapitres en 1998 et 2004, rappelle la Société des Missionnaires d’Afrique, avaient fortement souligné les deux orientations prioritaires de la Société : « la Rencontre avec l’Islam et les Religions Traditionnelles Africaines, et l’engagement en faveur de la Justice et de la Paix ».
En dehors du continent africain, qui reste leur priorité, les missionnaires d’Afrique sont au service des migrants africains en Europe et en Amérique.
A noter également la présence de la Société à Jérusalem, voulue par son fondateur lui-même, « comme un lieu de prière, de renouveau et de dialogue avec les Eglises chrétiennes d’Orient ».
Isabelle Cousturié
Pour plus de détails consulter la page : http://www.africamission-mafr.org/