ROME, Mercredi 26 mai 2010 (ZENIT.org) – Plus de 2000 chrétiens de la région anglaise du Merseyside ont participé à la célébration œcuménique de la fête de la Pentecôte, parcourant au nom de l’unité la route qui unit les deux cathédrales, catholique et anglicane, de Liverpool.
Le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, le cardinal Walter Kasper, est arrivé de Rome pour se joindre à la célébration des deux cathédrales, informe le diocèse de Merseyside.
La célébration a commencé dans la cathédrale anglicane, s’est poursuivie par une procession le long de la Hope Street (Rue de l’Espérance) et s’est achevée dans la cathédrale métropolitaine.
Cette initiative des deux cathédrales a lieu tous les dimanches de la Pentecôte depuis 1982, l’année où le pape Jean Paul II, lors d’une visite à Liverpool, participa à la procession le long de la rue qui unit les deux cathédrales et célébra la messe.
Dans son homélie, avant de s’unir au pèlerinage sur la Hope Street, le cardinal a parlé des défis de l’œcuménisme et de l’importance de marcher unis « sur la route de l’espérance ».
Dans les Actes des apôtres, a-t-il souligné, on lit que tous écoutaient les apôtres dans leurs propres langues et combien ils étaient unis en entendant le même message.
« Cette nouvelle unité et cette nouvelle universalité ne voulaient absolument pas dire ‘uniformité’, a-t-il expliqué ; mais signifie ‘unité dans la diversité’ et diversité dans l’unité’ ».
« Et quel autre objectif a l’œcuménisme aujourd’hui si ce n’est ce type d’unité dans la diversité entre tous ceux qui croient en Jésus Christ ? », a-t-il ajouté.
Concernant la réalité actuelle du christianisme, a reconnu le cardinal Kasper, il n’existe pas seulement l’unité et l’amour.
« Cette réalité est contraire à la volonté de Dieu, est contraire au testament qu’il nous a laissé à la veille de sa mort quand il a demandé que tous soient Un… cette réalité d’une chrétienté divisée est un péché et un scandale », a-t-il dénoncé.
« Elle porte atteinte au saint devoir qu’est la mission donnée par l’Esprit de répandre l’Evangile dans le monde entier pour réconcilier les peuples et les unir ».
Pour le cardinal Kasper, « nous ne pouvons obtenir la réconciliation et la paix en étant divisés et non réconciliés entre nous ».
Et ceci encore plus en ce début de XXIème siècle, marqué par des tensions sociales, culturelles, politiques, militaires et raciales et des conflits affligeant notre monde.
« Nous devons confesser avec tristesse qu’il n’existe pas encore de pleine communion entre nous », a-t-il dit.
« Nous ne sommes pas encore ensemble, ni unis autour de la même table du Seigneur : nous ne pouvons pas encore partager le pain eucharistique, nous ne pouvons pas encore boire au même calice ».
Le cardinal a souligné que l’unité que l’on recherche est une unité dans la vérité et dans l’amour, et que l’on ne saurait donc faire « un pot pourri ou une salade mixte avec les différentes Eglises ».
« Nous devons nous reconnaître et nous aimer dans notre altérité et notre diversité », a-t-il souligné.
Le cardinal Kasper a ensuite affirmé que Jésus Christ est le plus grand objectif de l’œcuménisme. « Ce n’est qu’en étant plus unis au Christ que nous serons plus unis entre nous » , a-t-il expliqué.
« Il ne s’agit pas d’un œcuménisme à bon marché, a-t-il ajouté : l’œcuménisme a son prix et demande des risques courageux ».
« Le pèlerinage œcuménique est un pèlerinage dans l’approfondissement de la sainteté et de la sanctification, a-t-il souligné. L’œcuménisme spirituel est le vrai cœur du mouvement œcuménique ».
Selon le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, l’œcuménisme est un processus de croissance commune.
« Il existe beaucoup de secteurs où nous pouvons aujourd’hui collaborer, beaucoup plus que nous l’imaginons et beaucoup plus que ceux dans lesquels nous sommes déjà engagés », a-t-il ajouté.
« Notre monde a besoin de la collaboration de tous les bons chrétiens, il a besoin que nous parlions à une seule voix des valeurs humaines et chrétiennes, surtout des valeurs familiales qui sont aujourd’hui tellement menacées ».
« Notre monde a aussi besoin de notre coopération dans le domaine de la culture, de la paix, de la justice sociale et de la préservation de la création ».
« Nous avons besoin de courage et d’espérance, de voir qu’il ne se passe pas que des choses négatives, et qu’il peut en arriver aussi de bonnes », a-t-il ajouté.
« Nous devons témoigner que même après une histoire douloureuse entre les Eglises, la réconciliation, la coopération et l’amitié sont possibles », a-t-il conclu.