ROME, Mercredi 10 novembre 2010 (ZENIT.org) – C’est avec une joie très visible que Benoît XVI a évoqué ce matin, en la salle Paul VI du Vatican, son voyage de samedi et dimanche dernier – 6 et 7 novembre – à Compostelle et à Barcelone, soulignant comment Gaudi a fait un chemin spirituel authentique au fur et à mesure de la réalisation de son œuvre.
L’Osservatore Romano en italien du 11 novembre titre à la une : « De l’Espagne, une espérance pour l’Europe ». Radio Vatican choisit : « Appel renouvelé à l’Europe : qu’elle s’ouvre toujours plus à Dieu ».
En français, le pape a résumé ses deux étapes à Compostelle et Barcelone, samedi 6 et dimanche 7 novembre, en disant sa joie justement : « Je reviens rempli de joie, après le voyage que je viens d’effectuer en Espagne. Ces deux jours furent inoubliables, par l’enthousiasme, et l’affection qui m’ont accueilli en tant que Successeur de Pierre ».
Il a souligné les fruits européens du pèlerinage de Compostelle et des gestes du pèlerin : « Dans l’imposante cathédrale de Compostelle, j’ai embrassé saint Jacques. Ce geste traditionnel est le signe fort du désir de se conformer à son message apostolique en étant fidèle à annoncer l’Evangile sans céder à la tentation de le modifier, de le banaliser ou de le faire servir à d’autres intérêts ».
Le pape s’est fait pèlerin parmi les pèlerins : « Tant de pèlerins, de tous les continents, en silencieux marcheurs sur ce chemin accomplissent ainsi un profond itinéraire de conversion au Christ. Unis dans la quête de la vérité sur eux-mêmes, qu’ils continuent à maintenir vivant l’authentique sens religieux, spirituel et pénitentiel de ce lieu, point de référence de l’Europe d’aujourd’hui ! »
Quand à la nouvelle basilique de la Sagrada Familia, le pape a dit son émerveillement et il a souligné qu’il s’agit d’une « splendide et gigantesque catéchèse sur Jésus Christ », d’une « louange au Créateur, source de toute beauté ».
Cette basilique, a précisé le pape, « rappelle que le Baptême nous incorpore comme pierre vivante dans le Mystère de l’Eglise ».
Benoît XVI a souligné le chemin spirituel de Gaudi lui-même, et l’ascèse qu’il s’est imposé pour réaliser cette œuvre digne du Temps des cathédrales : « Le célèbre architecte considéra ce travail comme une mission à laquelle tout son être participait. A partir du moment où il accepta la charge de construire cette église, sa vie fut marquée par un changement profond. Il entreprit ainsi une intense pratique de prière, de jeûne et de pauvreté, ressentant la nécessité de se préparer spirituellement pour réussir à exprimer dans la réalité matérielle le mystère insondable de Dieu ».
« On peut dire qu’alors que Gaudí travaillait à la construction du temple, Dieu construisait en lui l’édifice spirituel (cf. Ep 2, 22), le renforçant dans la foi et le rapprochant toujours davantage de l’intimité du Christ. S’inspirant sans cesse de la nature, œuvre du Créateur, et se consacrant avec passion à la connaissance des Ecritures Saintes et de la liturgie, il sut réaliser au cœur de la ville un édifice digne de Dieu et, pour cela même, digne de l’homme », a ajouté le pape.
Mais le pape a aussi redit son message pour la famille et la dignité de toute personne : « J’ai prié intensément à Barcelone, pour la famille, cellule vitale et espérance de la société : aucun effort n’est vain quand on défend et soutient le mariage, dans lequel un homme et une femme fonde une famille, et que l’on manifeste l’inviolable dignité de toute personne. »
Anita S. Bourdin
