Mgr Paul Bui Van Doc, évêque de My Tho au Vietnam du Sud, invite l’Eglise en Asie à s’engager dans « quatre dialogues » : « les pauvres, les cultures, les religions et l’athéisme », rapporte « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris.
Mgr Paul Bui Van Doc préside la Commission pour la doctrine de la foi de la Conférence des évêques catholiques du Vietnam. Il est intervenu au cours de la 10ème assemblée plénière de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie (FABC) qui s’est tenue à Xuân Lôc (Vietnam), du 10 au 16 décembre 2012 (cf. Zenit du 18 décembre 2012).
Les « quatre dialogues »
Evoquant les « trois partenaires » définis par la FABC, avec lesquels l’Eglise d’Asie est en dialogue, à savoir « les pauvres, les cultures et les religions », il propose « d’ajouter un quatrième partenaire au dialogue » : l’athéisme.
« L’athéisme appartient-il, lui aussi, à un des domaines à propos desquels la FABC souhaiterait dialoguer ? Si c’est le cas, de quel domaine s’agit-il ? Des pauvres, de la culture, de la religion ? Faut-il élargir le « triple dialogue » et le transformer en « quadruple dialogue »? », demande-t-il.
« L’athéisme », précise EDA, est la « doctrine officielle du pouvoir en place au Vietnam ». C’est le pape Benoît XVI lui-même, rappelle l’évêque, qui a proposé ce type de dialogue avec le pouvoir politique, dans une instruction adressée aux évêques vietnamiens réunis à Rome pour une visite ad limina.
Pour Mgr Paul Bui Van Doc, il s’agit dans tous les dialogues de « chercher un moyen de proclamer l’Evangile dans une langue qui puisse être comprise par les gens d’aujourd’hui ».
Ce langage doit être « le langage de l’amour, de la vérité, de la beauté », il doit reconnaître les « signes des temps », même dans l’adversité ; il doit aussi « discerne les semences de vérité dans les cultures et les religions » ; et surtout voir « l’image de Dieu dans chaque personne, même chez celles qui nient Dieu ».
Une école de formation de bons citoyens
Mgr Paul Bui Van Doc fait également observer qu’en Asie, « le phénomène de la « sécularisation » pourrait être compris dans un sens différent de celui qu’il a pris dans les pays occidentaux », bien que « les mentalités, surtout celles des jeunes, présentent en partie, les mêmes caractéristiques que l’on se trouve en Occident ou dans un pays asiatique ».
En effet note-t-il en citant le Vietnam, la population « ressent encore des besoins spirituels », qui s’expriment « par le biais des fêtes religieuses, même s’il s’agit souvent de coutumes superstitieuses ».
L’intervention s’achève sur un « vibrant éloge de la ferveur du catholicisme vietnamien et sur sa possibilité de contribuer à l’édification de la société du pays », constate EDA.
Chez les catholiques, indique Mgr Paul Bui Van Doc, « la participation aux activités communautaires reste dynamique, et les vocations religieuses et sacerdotales sont nombreuses ».
Plus largement dans la société, le christianisme « a apporté sa contribution à la nation vietnamienne » notamment parce que « grâce à sa mise en valeur de l’éthique », elle est « une école de formation de bons citoyens ».