CITE DU VATICAN, Vendredi 22 mars 2002 (ZENIT.org) – Interrogé sur la récente autorisation accordée à fraternité brésilienne S. Jean-Marie Vianney de célébrer la liturgie selon le rite catholique latin « préconciliaire », le cardinal Medina souligne que cela ne fait pas de difficulté pour les groupes revenant à la communion ecclésiale par l´obéissance au pontife romain.
Rappelons que cette fraternité est formée de l´évêque Licínio Rangel (consacré par trois évêques ordonnés de façon illicite par Mgr Marcel Lefebvre) ainsi que 26 prêtres et quelque 28.000 laïcs venant majoritairement de l´Etat de Rio de Janeiro, dans la région de Campos dos Goytacazes. Elle a été accueillie dans l´Eglise par le cardinal Dario Castrillon Hoyos le 18 janvier 2002 (cf. ZF020118).
Le cardinal Jorge Medina Estevez, préfet de la congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements constatait, lors de la conférence de presse de présentation de la troisème édition typique du Missel romain, à la fois l´état de « rupture » avec Rome de certains « groupes » s´inscrivant dans le sillage de Mgr Lefebvre, et la « recomposition de l´unité » voulue par d´autres groupes ou monastères qui ont reçu l´autorisation de célébrer selon le rite dit « Tridentin » ou « préconciliaire ».
Ces derniers ont d´ailleurs accueilli la visite du cardinal préfet, en France ou en Italie. Le cardinal constate la « vitalité » de ces monastères qui ont des vocations et une moyenne d´âge jeune, comme au Barrou (30e anniversaire, 70 moines), cita aussi Notre-Dame de Triors (Drôme) et Fontgombault (http://catholique-bourges.cef.fr/communaute/religieux/benedictins.htm ). Il souligne la nécessité de « comprendre leur sensibilité ».
Le cardinal cite également les liens avec Rome rétablis dans la Fraternité Saint-Pierre, présente non seulement en France, mais aussi par exemple, en Allemagne, en Suisse, et aux Etats-Unis, ou par l´Institut du Christ Roi, de Gricigliano, en Italie, près de Florence.
Mais en même temps, le cardinal évoque « avec douleur » la rupture qui demeure en particulier avec la Fraternité Saint-Pie X. Interrogé par les journalistes sur cette question, le cardinal précise employer le mot « rupture » puisqu´il y a « schisme », selon la définition traditionnelle de rupture de communion, ici, « avec l´Eglise de Rome », étant donné la « désobéissance aux lois de l´Eglise catholique de rite romain ».
Avec la Fraternité Saint-Pie X, le cardinal précise que les tractations sont toujours en cours. Il cite à cet égard un récent échange de lettres entre Mgr Fellay, supérieur de la Fraternité Saint-Pie X et le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la congrégation pour la Doctrine de la foi, à propos de certaines difficultés théologiques.
Le cardinal Medina évoque la façon dont le Jubilé a été célébré avec une « grande dévotion » et une « grande piété » par les pèlerins traditionnalistes mais regrettait en même temps que le livret de prières de leur pèlerinage n´ait pas mentionné la personne qui avait décidé du Jubilé: le pape Jean-Paul II, et que le nombre des pontifes romains « fidèles à la tradition » soit réduit par ce livret à 260, excluant… les 4 derniers pontifes.
Il regrette la présence au sein d´un même groupe de personnes très « rigides » considérant le Missel romain actuel « sacrilège et invalide ».
Mais il constate aussi la manifestation de personnalités plus accessibles. Il citait en particulier les efforts et la « sagesse » du cardinal Dario Castrillon Hoyos qui a effectué différentes visites y compris en France.
Le cardinal conclut dans tous les cas la nécessité de la « patience ». Quant à un accord entre Rome et tous les disciples de Mgr Lefebvre, il ne compte pas le voir survenir « à brève échéance ». Il faut, dit-il, du « temps ». « Espérons », ajoute-t-il.