ROME, Jeudi 19 mai 2011 (ZENIT.org) – Tous les baptisés ont besoin d’un accompagnement spirituel, a fait observer le pape, dans son allocution aux étudiants et professeurs du « Teresianum » qu’il a reçus ce matin au Vatican à l’occasion du 75e anniversaire de cette faculté pontificale de théologie des pères carmes déchaux.
Benoît XVI – qui avait confié cette année à un carme français, le P. François-Marie Léthel la prédication de la retraite de carême au Vatican – les a invités à « vivre une capacité d’aimer et de servir toujours plus grande et plus passionnée ».
Benoît XVI a encouragé la pratique de la « direction spirituelle », qu’il considère même comme « irremplaçable », et qu’il recommande non seulement « à ceux qui désirent suivre le Christ de près » mais aussi « à tout chrétien qui veut vivre son baptême avec responsabilité ».
Chacun, a fait observer le pape, a en effet besoin d’être « accompagné personnellement par un guide sûr dans la doctrine et expert dans les choses de Dieu ».
Un des fruits de l’accompagnement spirituel est de se « garder de faciles subjectivismes » : l’accompagnateur mettant à la disposition de l’accompagné « son bagage de connaissances et d’expériences vécues de la suite du Christ ».
« Il s’agit d’instaurer ce rapport personnel que le Seigneur avait avec ses disciples, ce lien spécial par lequel il les a guidés, à sa suite, pour embrasser la volonté du père, pour embrasser la croix ».
« Vous aussi, a insisté le pape, faites trésor de ce que vous avez appris pendant vos années d’étude, « pour aider les fidèles dans le discernement des esprits et dans la capacité de seconder les motions de l’Esprit Saint », dans le dessein de les conduire à la plénitude de la grâce ».
Le pape a salué le travail de la faculté qui a approfondi la théologie spirituelle dans de cadre de la question de l’homme, de la question « anthropologique ».
Il a invité étudiants et professeurs à puiser à l’école des maîtres du Carmel, Thérèse d’Avila et Jean de la Croix, qui ont suscité « un renouveau de l’Eglise et, par leur ferveur de vie contemplative, ils ont enflammé le monde ».
« Chers étudiants, a insisté le pape, dans le sillage de ce charisme se situe aussi votre travail d’approfondissement anthropologique et théologique, la tâche de pénétrer le mystère du Christ, avec cette intelligence du coeur qui est à la fois connaissance et amour ; cela exige que Jésus soit placé au centre de tout, de vos affections, et de vos pensées, de votre temps de prière, d’étude, et d’action, de toute votre vie ».
A propos de l’expérience intérieure de conversion de Thérèse d’Avila devant une représentation du Christ dans sa Passion, le pape a souligné que la mystique espagnole invite à ne pas rester « indifférents » devant l’amour du Christ.
« L’amour du Rédempteur mérite toute l’attention du coeur et de l’esprit, et peut activer aussi en nous ce cercle admirable où l’amour et la connaissance se nourrissent réciproquement. Au cours de vos études théologiques, tenez toujours votre regard tourné vers le motif ultime pour lequel vous les avez entreprises, c’est-à-dire vers ce Jésus qui nous a aimés et a donné sa vie pour nous ».
Anita S. Bourdin
