ROME, Dimanche 29 mai 2011 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI prie pour la béatification du cardinal polonais Stefan Wyszynski, qui est mort il y a 30 ans, le 28 mai 1981.
En effet, en saluant les Polonais dans leur langue, après la prière mariale du Regina Coeli, le pape a évoqué le 30e anniversaire de la mort du cardinalStefan Wyszynski, « Primat du Millénaire ».
Benoît XVI a ajouté : « Invoquant le don de sa béatification, apprenons de lui l’abandon total à la Mère de Dieu. Que sa confiance exprimée par ces paroles: “J’ai tout misé sur Marie”, soit pour nous un modèle spécial. Rappelons-nous cela au terme du mois de mai dédié de façon spéciale à la Madone ».
La cause s’est achevée au niveau diocésain, à Varsovie, et les documents concernant sa cause ont été communiqués à la congrégation romaine pour les causes des saints.
Dans son Testament spirituel Jean-Paul II cite avec insistance le « Primat de Pologne ».
Fait exceptionnel, le cardinal Wyzsynski a été Primat de Pologne de 1948 à 1981, soit pendant quasi toute la période communiste. Il a été créé cardinal par Pie XIIlors du consistoire du 12 janvier 1953. Mais il avait été incarcéré la même année. Ce n’est qu’en 1957 que les autorités lui permettront d’aller recevoir la barrette cardinalice à Rome. Il est mort le 28 mai 1981 : le pape Wojtyla à peine rescapé de l’attentat du 13 mai lui téléphonera in extremis, le 25 mai, et on l’a entendu dire : « Saint-père, bénissez-moi ». A la nouvelle de l’attentat, le cardinal Wyszynski avait offert sa vie à Dieu pour le pape.
Il est considéré comme « le primat du millénaire », pour avoir organisé les célébrations du millénaire du baptême de la Pologne (966-1966). Et en préparation à cette célébration, il a été l’initiateur d’une « grande neuvaine d’années ».
On a pu dire qu’il avait « trois amours » : Dieu – et la Mère de Dieu -, sa patrie – la Pologne -, et l’homme. « Si l’homme est vraiment enraciné en Dieu, disait-il, il doit aimer l’homme ».
Et il considérait la patrie comme la « famille des familles » qui constituent la société. Il aimait à répéter : « J’aime plus la Pologne que mon cœur, tout ce que je fais pour l’Eglise, je le fais aussi pour mon pays ».
Ainsi, lors des accords de Gdansk entre les ouvriers du chantier naval et le gouvernement, il disait qu’il aurait voulu « faire davantage » pour éviter l’escalade de la violence. Il se sentait « responsable » de ne pas y être arrivé. Il aurait voulu faire rempart de son propre corps pour éviter ces dizaines de morts.
ll est aussi resté aussi fameux pour la lettre aux évêques allemands de 1965, par laquelle il accordait le pardon à l’Eglise d’Allemagne. Et à cause de cette lettre, il a beaucoup souffert de la part du gouvernement communiste. Mais beaucoup voient dans cette lettre le fondement d’une nouvelle Europe, sans frontières.
A sa mort, il pleuvait beaucoup et les gens disaient que le ciel aussi pleurait !
Anita S. Bourdin