CITE DU VATICAN, Jeudi 7 mars 2002 (ZENIT.org) – L´hebdomadaire français « Famille chrétienne » lance une très vigoureuse « opération vérité » sur le pontificat de Pie XII dans son prochain numéro (N° 1260, du 9 au 15 mars 2002). Face à une thèse « éculée », la revue française invite au « courage » de la vérité sur notre histoire.
Pie XII savait. Pie XII a eu peur. Pie XII s’est tu. C’est le raccourci sur lequel était construit la pièce de Ralf Hochhuth Le Vicaire, que Costa-Gravas reprend dans son film Amen, et que l’hebdomadaire Famille Chrétienne conteste en six pages très documentées.
Avec les signatures de Philippe Oswald, directeur de la rédaction du journal, Jean-Yves Riou, directeur de la revue « Histoire du christianisme magazine », de Mgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes, et d’Antoine Soubrier qui interroge le P. Peter Gumpel, Jésuite allemand, chargé par Jean-Paul II d’être le « juge d’instruction » de la cause en béatification du pape Pie XII.
« Les grands chefs nazis n’ont jamais imaginé une possible connivence avec l’Eglise catholique. Bien au contraire, affirme la revue.
Ainsi, Goebbels : ‘L’Eglise catholique poursuit son infâme travail d’excitation… Cette prêtraille politisante, est, à côté des juifs, l’espèce la plus odieuse que nous hébergions aujourd’hui dans le Reich », cite Jean-Yves Riou marquant le fossé entre l’Eglise et le nazisme.
Et de rappeler la célèbre déclaration de Pie XI en 1938 : « Nous sommes spirituellement des sémites ».
Et celle de Pie XII à Noël 1942 : « « ce vœu (de la fin de la guerre), l’humanité le doit aux centaines de milliers de personnes qui, sans aucune faute de leur part, et parfois pour le seul fait de leur nationalité ou de leur race, ont été vouées à la mort ou à une extermination progressive».
Non, Pie XII ne s’est pas tu. Mais il se devait d’être prudent pour ne pas aggraver la situation, explique Famille Chrétienne : « toute parole de notre part, toute allusion publique devaient être sérieusement pesées et mesurées, dans l’intérêt même de ceux qui souffrent, pour ne pas rendre leur situation encore plus grave et insupportable » expliquait le pape le 2 juin 1943.
Quant au travail sur les archives, si le réalisateur du film avait vérifié ses sources disponibles sur un site Internet, « il aurait fait un autre film », sans jeter le soupçon sur le Vatican et la commission en charge des archives, conclut l´hebdomadaire.
« Résultat ? « Une affiche honteuse, un film médiocre, une thèse éculée », dénonce Philippe Oswald dans son éditorial, en appelant au « courage de la vérité ».
