ROME, Mardi 23 août 2011 (ZENIT.org) – Présent à l’édition 2011 du Meeting de Rimini (21-27 août) où il a participé à une table ronde sur une expérienceinterreligieuse et multiculturelle vécue au Caire en octobre dernier, le cardinalAntonios Naguib, patriarche d’Alexandrie des coptes catholiques, a confié sur Radio Vatican sa préoccupation pour la situation en Egypte.
« Depuis le début de ce que l’on a appelé la ‘révolution’, le 25 janvier dernier, il y a eu des changements positifs mais qui n’ont pas touché l’essentiel : en fin de compte, au-delà des plus hauts en grade qui se sont éloignés du pouvoir, les responsables sont toujours les mêmes personnes ».
Au début, a-t-il expliqué, dans les premières semaines qui ont suivi la révolution, « beaucoup de choses ont changé. Et puis les attaques, les violences et la criminalité contre les chrétiens et contre les églises ont recommencé ».
« Nous craignons pour la sécurité de toute l’Egypte parce le pays vit un moment de manque de sécurité grave. Les forces armées font vraiment beaucoup mais ne réussissent pas à mettre fin au vandalisme accompli tous les jours un peu partout », s’est-il désolé.
« Je pense – a-t-il ajouté – que les forces islamiques auront certainement une présence forte dans le prochain parlement et cela est normal parce que leur force politique doit être reconnue sur la base d’un consensus démocratique ». « Ils peuvent arriver à la majorité mais s’ils arrivent au pouvoir – a-t-il reconnu – on peut craindre qu’ils imposent le modèle d’un Etat religieux islamique ».
Il y a deux mois, le cardinal Naguib a donc passé un appel à sa communauté : « j’ai demandé de soutenir un processus vers un Etat civil, un Etat démocratique » car « cette vision régnait au début de la révolution ». Par la suite, des groupes islamiques avec des visions d’Etat basées sur la charria ont peu à peu prévalu.
« J’ai beaucoup d’espérance – a-t-il conclu – je suis très optimiste, mais sans cacher mon angoisse et ma peur pour l’avenir, non seulement pour nous comme chrétiens mais aussi pour toute l’Egypte ».
Marine Soreau