Action humanitaire: Urgence d'un réveil des consciences

Intervention de Mgr Tomasi à l’ONU

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ROME, Vendredi 2 décembre 2011 (ZENIT.org). – « Il devient urgent d’agir pour l’humanité », déclare Mgr Tomasi devant les représentants de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. « Aucun principe, a-t-il rappelé, n’autorise à infliger sur un peuple des actions répressives ou des traitements inhumains ». Il appelle à la « formation des consciences » et même à un « réveil » de la consceince publique.

Mgr Silvano M. Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations unies à Genève, est intervenu le 1er décembre, au cours de la 31e conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui s’est tenue du 28 novembre au 2 décembre 2011.

Puisque « la source de la dignité humaine et des droits inaliénables réside dans l’unité spirituelle et physique de la personne », déclare l’archevêque, c’est donc par « la formation des consciences » que les citoyens sont préparés à « promouvoir ces valeurs de l’humanité présentes dans la loi humanitaire internationale ».

Le Saint Siège a encouragé les gouvernements et les institutions internationales à « sortir de l’impasse » en prenant des mesures adaptées pour surmonter les conflits. Mgr Tomasi a invité « à considérer sous une lumière nouvelle les victimes des bombes à sous-munitions, des mines et autres armes »

Il a également évoqué son « souci pour les réfugiés et les personnes en déplacement »

L’archevêque demande par ailleurs « des formes généreuses de solidarité avec toutes les victimes de catastrophes et de conflits afin de réaliser l’aspiration de la famille humaine pour l’unité. »

L’urgence d’agir pour l’humanité

L’archevêque a invité à ne pas réduire « l’action humanitaire à une simple application de normes et de procédures ». Auquel cas, Mgr Tomasi entrevoit deux risques : celui « d’affaiblir l’interdiction de traitements inhumains ou dégradants inscrits dans les conventions de Genève » et celui de « revenir aux excès que les instruments légaux ont condamné justement et solennellement. ».

Mgr Tomasi a fait observer que « les bouleversements économique, politique et humanitaire inquiètent le monde “en développement” comme le monde “développé”. » « Les lieux de tension se multiplient, a-t-il ajouté. Des conflits violents surgissent dans les agglomérations urbaines et il est difficile de distinguer les combattants des civils qui continuent à être, de loin, les premières victimes. »

« Il devient urgent d’agir pour l’humanité » et cela « exige des réponses concrètes », affirme Mgr Tomasi. Le nonce apostolique a appelé à un réveil de ‘la conscience publique’ sur ces questions.

Mgr Tomasi a énoncé par ailleurs les sujets de préoccupation actuels, à savoir « l’impact mondial des catastrophes naturelles et des déplacements qui en découlent ; la modification rapide de la nature de la vulnérabilité humaine ; l’évolution du coût humain et matériel des conflits armés ; l’augmentation des migrations mondiales. »

En outre, la fin des conflits implique toujours le problème du rapatriement des prisonniers de guerre, un problème humanitaire « par excellence », a insisté Mgr Tomasi. En ce sens, le Saint Siège plaide pour la « réunification des familles ».

Faire le choix du dialogue

« Quelquefois les peuples sont contraints de réclamer le droit de protéger leur existence, leur dignité et leur liberté », fait observer Mgr Tomasi.

Nous sommes conscients, admet l’archevêque, que « malheureusement ce but de protection devient souvent une occasion d’utiliser des moyens dégradants, éloignés de la loi internationale et ineffectifs à résoudre les conflits ».

Mgr Tomasi invite fortement à ne plus reporter « le dialogue et la négociation », même s’il faut pour cela l’intervention d’un tiers impartial ou d’une autorité internationale. Car c’est le dialogue responsable qui « garantira aux parties opposés le respect de leurs aspirations légitime et une paix durable. »

L’archevêque constate que parfois « l’utilisation des armes est choisie pour résoudre des tensions qui pourraient être résolues par le dialogue et la négociation ».

« La loi humanitaire internationale, est toujours une mise en garde pour renoncer à la violence, au nom du bien commun. »

La participation de l’Eglise

Mgr Tomasi précise que « Le Saint Siège ne présente pas de solution technique pour les urgences actuelles. » « Cependant il est de son devoir, considère-t-il, de faire remarquer qu’aucun principe, aucune tradition, aucune revendication – quelle que soit sa légitimité – n’autorise à infliger sur un peuple des actions répressives ou des traitements inhumains – d’autant plus s’il s’agit de civils innocents et sans défense. »

L’archevêque cite le message de Jean-Paul II pour la Journée mondiale de la paix de 2002 : «La vraie paix est donc le fruit de la justice, vertu morale et garantie légale qui veille sur le plein respect des droits et des devoirs, et sur la répartition équitable des profits et des charges. Mais parce que la justice humaine est toujours fragile et imparfaite, exposée qu’elle est aux limites et aux égoïsmes des personnes et des groupes, elle doit s’exercer et, en un sens, être complétée par le pardon qui guérit les blessures et qui rétablit en profondeur les rapports humains perturbés. ».

L’archevêque souligne par ailleurs que « L’Eglise catholique offre une contribution concrète à travers l’éducation et l’action ».

Anne Kurian

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ZENIT Staff

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