ROME, vendredi 10 février 2012 (ZENIT.org) – « Parole et transmission » : c’est le thème d’une conférence organisée jeudi prochain, 16 février, par l’Institut français de Rome (Centre Saint-Louis) dans le cadre d’un cycle « Philosophie et théologie » consacré à la « Parole ».
Les deux intervenants sont liés à la faculté de théologie protestante de Montpellier. Il s’agit de Jean-Daniel Causse et d’ Elian Cuvillier, indique un communiqué (Cf. pour le programme des conférences). La conférence a lieu à l’Université pontificale grégorienne et elle est en français avec traduction simultanée en italien.
L’enregistrement des conférences est disponible en ligne sur le site de l’Institut français à cette adresse : http://www.dailymotion.com/playlist/x1w68r_ccfsaint-louis_philosophie-et-theologie/1#videoId=xm86s9
Jean-Daniel Causse, théologien et directeur du département de psychanalyse de l’université de Montpellier, reviendra sur la place de la parole dans la crise de transmission qui touche les sociétés occidentales contemporaines : « Pour nous, il s’agit aujourd’hui de nouer la parole et la transmission, d’articuler ces deux dimensions qui supposent de se demander ce que cela signifie que nous soyons des êtres de paroles, et ce qui ici se transmet, doit se transmettre, et sans doute aussi ce qui reste impossible à transmettre ».
Elian Cuvillier, théologien et exégète, proposera une lecture de Jean 4, 5-42, le dialogue entre Jésus et la Samaritaine, une analyse originale propre à éclairer tout notre cycle : « Pour Jean, la foi est rencontre avec une Parole qui fait altérité radicale et qui vient au devant de l’être humain pour questionner son existence ici-bas. Le véritable témoin est celui qui rend compte de l’effet de cette Parole dans sa propre existence sous la forme d’une interrogation : « il m’a dit tout ce que j’ai fait, ne serait-il pas le Christ ? ». Le témoin authentique ne peut ainsi que favoriser l’« occasion » de la rencontre. Il est indispensable sans la mesure où, sans lui, la Parole ne serait pas transmise. Dans le même temps, il est appelé à s’effacer pour laisser l’œuvre de cette Parole agir librement en celui qui a reçu son témoignage. Le témoin se situe au seuil de la foi chez celui auprès duquel il atteste de la Parole qu’il a entendue et reçue. Il ne décrète pas la foi chez l’autre, ni n’en est l’origine ou la cause. Il peut seulement, parfois, en saluer la naissance. Dans ce processus mystérieux et insaisissable de la transmission, le témoin véritable reste toujours à l’écoute de cette Parole singulière : car la transmettre, ou plus exactement en témoigner, c’est d’abord, toujours et encore, être disponible à sa venue dans son existence ».