ROME, jeudi 16 février 2012 (ZENIT.org) – Pedro Calungsod (1654-1672), laïc, catéchiste, jeune martyr des Philippines, béatifié par Jean-Paul II, fait partie des futurs saints dont Benoît XVI va approuver la canonisation samedi prochain, 18 février.
Son « martyre » ayant été reconnu, sa cause n’avait pas besoin d’un autre « miracle » pour sa béatification. Pourtant une première guérison survenue après l’avoir invoqué a été documenté : la guérison d’une femme affectée d’un cancer des os. Elle a participé à sa béatification, le 5 mars 2000, place Saint-Pierre.
Mais il en fallait un autre, survenu après sa béatification, pour ouvrir la voie à la canonisation. Le « miracle » qui a permis cette décision a eu lieu en 2003 à l’hôpital de Cebu City : une femme considérée comme décédée depuis deux heures est revenue à la vie après l’invocation du jeune bienheureux martyr.
Sa vie a été un déplacement continu, au service de l’Evangile. Il était originaire de Molo, un quartier chinois de Lloilo City. Puis il partit pour Cebu, également au centre de l’archipel, pour y annoncer l’Evangile. Il étudia ensuite chez les jésuites de Loboc, sur l’île de Bohol. En 1668, il s’embarqua pour Guam, dans l’archipel des Îles Marianne, pour rejoindre une des missions des jésuites espagnols. Avec le bienheureux Diego San Vitores (1627–1672), ils catéchisèrent les Chamorros.
Mais un marchand chinois, appelé Choco, fit circuler la rumeur que l’eau du baptême était empoisonnée. Or, un petit enfant qui avait été baptisé mourut, et on en rendit les missionnaires responsables. Choco fut soutenu par les « hommes médecins », les « macanjas », et par les « jeunes hommes », les « urritaos » qui méprisaient les missionnaires.
Le 2 avril 1672, les missionnaires se rendirent au village de Tumon, pour baptiser la petite-fille du chef Mata’pang, qui refusa soudain. Mais ils passèrent outre, ayant reçu l’autorisation de la mère de l’enfant.
Conduits par Mata’pang et par le chef Hurao, des assassins donnèrent la chasse à Calungsod et San Vitores le long de la plage et ils les firent prisonniers. Ils tuèrent ensuite le jeune Pedro par l’épée et Diego avec un « bolo », un long couteau traditionnel en forme de feuille, avant de mutiler leurs corps et de les précipiter dans la mer.
Pedro Calungsod sera le deuxième catholique des Philippines à être canonisé, après la canonisation de saint Lorenzo Ruiz, en 1987.
Anita Bourdin