ROME, mardi 28 février 2012 (ZENIT.org) – Les problèmes de l’Eglise primitive dont parle saint Jean se retrouvent aussi aujourd’hui, fait observer le cardinal Monsengwo Pasinya, qui prêche la retraite de carême au Vatican, en présence de Benoît XVI.
Le pape et ses collaborateurs de la curie romaine sont entrés en retraite ce dimanche 26 février, à 18h, comme chaque année au début du carême. La retraite s’achèvera samedi prochain, 3 mars. Il n’y a donc pas d’audience générale mercredi prochain, 29 février.
Le thème de cette retraite, qui a lieu en la chapelle Redemptoris Mater du Vatican, est « : La communion du chrétien avec Dieu ». Elle est prêchée par le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa (République démocratique du Congo).
Le cardinal congolais a offert ses premières méditations, dimanche, lundi et mardi à partir de la Première épître de saint Jean, sur la communion avec Dieu, qui donne à son Eglise sa « miséricorde » et une direction « pleine d’amour ».
Au micro de Radio Vatican, autorisée à enregistrer les prédications, le cardinal Monsengwo Pasinya explique combien saint Jean « est attentif à la communion dans l’Eglise, la communion des fidèles avec les apôtres, et des fidèles avec Dieu, des apôtres avec Dieu ».
« Je me suis dit, précise-t-il, que c’est un thème intéressant, toujours valable, parce qu’à l’intérieur de ce thème on parle de tous les problèmes de l’Eglise primitive, que nous aussi nous pouvons rencontrer aujourd’hui. Je pense à la rupture de la communion dans l’Eglise : la rupture de la communion par manque de foi, la rupture de communion par manque de charité, la rupture de la foi parce qu’on ne suit pas l’enseignement des apôtres. Et en voyant comment Jean traite le thème dès le départ, de façon solennelle : « Ce que nous avons vu, ce que nous avons entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous soyez en communion avec nous ». Cette façon de présenter les choses montre quelle importance Jean accorde à ce thème ».
Et de préciser : « En effet, au début de l’Eglise il y avait des personnes qui ne croyaient pas en Jésus, comme aussi aujourd’hui il y a des personnes qui ne croient pas en Jésus : ils ne croient pas que Jésus est le Messie, il ne croient pas que Jésus est Dieu fait chair. Nous voyons que Jean commence à contacter ceux qui ne croient pas que Jésus soit venu et il dit : « Ils étaient parmi nous, mais ils sont partis ». Et aujourd’hui aussi nous avons des communautés qui étaient avec nous et qui sont parties : toutes ces petites communautés qui s’appellent chez nous « Eglises du réveil » ou fondamentalistes, etc. Toute cette réalité est touchée par le texte de saint Jean. Il parle de la foi en Jésus-Christ, de la communion avec Dieu, et en même temps, il indique les critères pour être en communion avec Dieu. Donc même aujourd’hui, on a intérêt à relire cela ».
Pour ce qui est du rapport des paroles de saint Jean avec le carême, le cardinal congolais précise : « Pratiquement, le carême, c’est aller au désert, avec Jésus, pour être plus proches de Dieu. Là où le Seigneur a vaincu le démon, nous devons vaincre nous aussi (…). C’est la raison d’être du carême : le fait qu’il nous aide à vivre plus intensément la communion avec Dieu. La communion avec Dieu est alors au cœur du carême, lorsqu’il dit dans sa lettre : « Vous avez vaincu grâce l’onction de l’Esprit, grâce à la Parole de Dieu que vous avec reçue au baptême ». »
Enfin, à propos de l’appel de Benoît XVI, dans son message de carême, à être « attentifs les uns aux autres », le prédicateur souligne: « L’appel du pape est très réel chez nous : lorsqu’on est en Afrique, on voit la pauvreté, la misère, on voit les guerres, le chaos qu’il y a, on ne peut pas ne pas y penser. C’est pourquoi nous avons accueilli le message du pape qui adhère à notre réalité ».
Dimanche soir, la retraite a commencé par l’Exposition du Saint-Sacrement, la célébration des vêpres, la première méditation, l’adoration eucharistique et la bénédiction du Saint-Sacrement.
Chaque jour, la retraite commence par la célébration des laudes, à 9 h, suivies de la première méditation, puis de l’office de « tierce » à 10 h 15 et de la deuxième méditation.
La troisième méditation est donnée à 17 h et elle est suivie des vêpres, de l’adoration eucharistique et la bénédiction du Saint-Sacrement.
Samedi prochain, la retraite se conclut par la célébration des Laudes, à 9 h, suivies de la dernière méditation et de l’allocution de Benoît XVI qui remerciera le prédicateur.
C’est la troisième fois, et la deuxième du pontificat de Benoît XVI, qu’un cardinal africain prêche la retraite de carême au Vatican.
En 1984, la prédication avait été confiée par Jean-Paul II au cardinal Alexandre do Nascimento, archevêque de Lubango, en Angola. En 1982, l’archevêque avait été enlevé par la guérilla puis relâché après un appel public de Jean-Paul II, qui l’avait « créé » cardinal l’année suivante.
Dans le sillage de son voyage au Cameroun et en Angola, le pape avait, en 2009, confié la prédication de la retraite au cardinal nigérian Francis Arinze, alors âgé de 76 ans, et préfet émérite de la Congrégation romaine pour le culte divin et la discipline des sacrements.
L’année dernière, la retraite a été prêchée par un carme français, le P. François-Marie Léthel, secrétaire de l’Académie pontificale de théologie et professeur au « Teresianum ».
Anita Bourdin