France : Thérèse de Lisieux mobilise une paroisse, à Montceau-les-Mines

« Je veux passer mon Ciel à faire du bien sur la terre »

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Thérèse de Lisieux s’est en quelque sorte invitée dans le doyenné Montceau-les-Mines, du 28 septembre au 6 octobre: un événement que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de « prophétique » et dont le curé, le P. Jean-Robert Courtot, a bien voulu partager la primeur avec les lecteurs de Zenit.

Zenit – Vous accueillez les reliques de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus qui a promis : « Je veux passer mon Ciel à faire du bien sur la terre ». Comment l’idée vous est-elle venue?

P. Jean-Robert Courtot – Je vais vous raconter l’histoire. Pour des questions de sécurité, nous avons été obligés de fermer l’église dans un quartier important de ma paroisse. J’ai été très mal à l’aise et pourtant c’était la seule solution envisageable. Je me suis dit que ce qui compte en premier lieu c’est l’Eglise de pierres vivantes, les chrétiens, et il fallait retrouver de nouveaux paroissiens. Nous avons fait circuler une statue de la Vierge, présente dans l’église, durant le mois de mai, pour que l’on puisse inviter parents, amis, autour d’elle pour prier. Une paroissienne a tenu à rassembler le maximun d’amis, de connaissances,  pour la fête de la Visitation, dans son jardin. Avec des amis prêtres je suis ensuite allé à en vacances en Normandie. Nous avons donc célébré la messe et prié à Lisieux. Je me suis dit : pourquoi ne pas demander à sainte Thérèse de venir chez nous ? Je dis bien « sainte Thérèse » elle-même, au travers de la médiation de son reliquaire.

Comment organisez-vous que cette « visitation » pour la paroisse et les alentours ?

Nous avons réuni deux équipes dans chacune des paroisses dont je suis le curé, puis nous avons communiqué avec les curés des paroisses voisines. Nous avons rassemblé des gens et nous avons « rempli » le temps des quatre jours où la sainte est présente. Nous nous sommes réparti les tâches. Nous avons organisé des temps de prière, des messes, une nuit d’adoration de Jésus présent dans l’hostie, dans la nuit du samedi au dimanche (22h à 9h), une exposition sur sainte Thérèse dans l’église Notre-Dame (« Thérèse de Lisieux ou la brûlure d’amour »), des temps où un prêtre parlera de la religiosité populaire par exemple, ou un concert, samedi soir. On peut aussi poser des questions, sur le site de la paroisse, par courrier électronique. La page Facebook rassemble tous les renseignements utiles.

Quels fruits en attendez-vous ?

C’est difficile à dire mais j’espère que des gens puissent venir parfois de loin pour prier, pour se recueillir, que l’on ait une stimulation dans la prière. Que les gens connaissent un peu mieux la spiritualité de sainte Thérèse parce qu’elle n’est pas connue. Par des chanteurs qui viendront chanter ses poésies, par des poètes qui viendront les réciter, par des textes : Grégory Turpin, Jean-Bernard Calixte… On essaye de connaître un peu plus la spiritualité de sainte Thérèse : les noces spirituelles, la petite voie, une spiritualité qui tourne autour de l’amour. Et nous avons en intitulé cette visite « Vivre d’amour selon que sainte Thérèse ».

Qu’est-ce qui vous frappe le plus dans la spiritualité de sainte Thérèse et que vous souhaitez transmettre à vos paroissiens et à nos lecteurs ?

Ce qui me frappe le plus, c’est que Thérèse, au travers notamment de la lecture du « Réalisme spirituel » de Victor Sion, a su, avec les moyens qui étaient les siens, toucher les cœurs, toucher les âmes, et je voudrais donc qu’elle puisse, du haut du Ciel, toucher les cœurs des gens d’ici, pour qu’ils se rapprochent de Dieu. Elle avait compris que sa vocation c’était de faire aimer le Christ et je souhaiterais qu’aujourd’hui encore beaucoup de gens puissent grandir dans l’amour du Christ et le faire aussi pour leurs proches : que d’autres grandissent dans cet amour.

Comment caractériser cette expérience ?

En lançant cette initiative, je me dis que je suis « embarqué », au sens littéral : je monte dans la barque. Une initiative qui est évidemment un peu au départ la mienne avec des gens de la paroisse, mais en même temps, on se trouve « embarqué ». On se dit « qu’est-ce que c’est l’évangélisation ? » Eh bien, c’est déjà de réfléchir : qu’est-ce que c’est que l’adoration ? Qu’est-ce que c’est que les vêpres ? Expliquer des mots du vocabulaire chrétien que l’on croit connus de tous, mais qui ne le sont pas. Et au travers des mots, on essaye d’entrer dans une expérience, à la fois d’adoration, de prière, de mission. Et voilà ce que je découvre comme expérience, c’est qu’on est embarqué. Il y a des gens qui ne sont pas « pour », et d’autres dont on espère qu’ils seront là. Et l’on voit qu’un certain nombre de difficultés s’aplanissent. Il y a des gens qui sont vraiment très dévoués à sainte Thérèse et par là même au Christ, et qui se dévouent, et qui, sans compter, mettent toutes leurs forces, leurs efforts, dans la préparation de cette venue.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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