Anita Bourdin
ROME, jeudi 26 avril 2012 (ZENIT.org) – « Louise-Elisabeth a vécu intensément les exigences de l’amour évangélique, tant dans l’état du mariage que dans la vie religieuse », fait observer Mgr Centène, dans un message pascal, et en préparation à la béatification de la religieuse.
Sa cause de béatification a pu aboutir grâce à la reconnaissance d’un « miracle » obtenu par son intercession, invoquée par des enfants.
En préparation à la béatification de Mère Saint-Louis – Louise-Elisabeth de Lamoignon, épouse Molé de Champlâtreux -, qui aura lieu en Bretagne, à Vannes, sur l’esplanade du port, le dimanche 27 mai, sous la présidence du cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints et délégué de Benoît XVI, Mgr Raymond Centène a publié cette méditation, sur le site de son diocèse (cf. Documents, pour le texte intégral).
« Madame Molé » (1763-1825) est la fondatrice de la congrégation des sœurs de la Charité de Saint-Louis. Les religieuses sont aussi présentes en Angleterre, au Canada, aux Etats-Unis, au Mexique, en Haïti, à Madagascar, au Mali, au Sénégal, en Martinique. Elles étaient 637 religieuses dans 96 maisons au 31 décembre 2008, selon l’Annuaire pontifical.
Le miracle qui a permis l’aboutissement de la cause de béatification a eu lieu au Canada, au Québec, à Saint-Raymond de Portneuf, et il a été reconnu par Benoît XVI en décembre dernier.
Marcel Lesage, né en 1937 et aujourd’hui décédé, travaillait dans les bois, étant jeune, en dépit d’une ostéomyélite chronique – une inflammation de l’os – au bras gauche, qui l’a fait souffrir pendant sept ans. Il aurait dû être amputé, mais il a été guéri par l’intercession de Mère Saint-Louis.
Soeur Thérèse Hardy, nonagénaire, était la maîtresse d’école de la soeur de Marcel Lesage, Denise. Elle a raconté au « Soleil » que le bras de Marcel « était tout violacé, avec une grosse bosse en dessous, et les médecins de Québec ne savaient pas quoi faire». Il a été transféré à Montréal : «Là-bas, l’ostéopathe lui a dit : « Mon jeune homme, il n’y a pas d’autre solution que de te couper le bras »». Ce jour-là, Denise, est arrivée dans la classe de soeur Hardy en pleurant. Croyant fortement à la bonté de mère Saint-Louis, l’enseignante a demandé à toute sa classe de prier celle-ci pour empêcher l’amputation du jeune homme, prévue le lendemain matin. «Toute la journée, à chaque instant, j’arrêtais mon cours et je disais avec mes élèves : « Bonne mère Saint-Louis, faites qu’on ne coupe pas le bras de Marcel. »» Son bras a repris son aspect normal durant la nuit. L’opération a été annulée : c’était le jour du 25e anniversaire de Marcel Lesage.
Voici la chronologie de la vie de Mère Saint-Louis publiée par le diocèse de Vannes :
3 octobre 1763 : naissance à Paris dans une famille de grande noblesse. Son père est conseiller d’État et Garde des Sceaux. Au milieu de ses six frères et sœurs, elle grandit heureuse, dans un milieu chrétien soucieux de justice et de charité.
9 février 1779 : mariage avec François-Edouard Molé de Cham- plâtreux. « Mes parents m’unirent à l’homme le plus vertueux comme aussi le meilleur » dira-t-elle plus tard. Cinq enfants naquirent dans un foyer heu- reux, trois mourront en bas âge.
La famille Molé ne fut pas épargnée par la tourmente révolutionnaire, (in-
carcération, confiscation des biens, privations).
20 avril 1794 : son mari fut guillotiné le jour de Pâques; ce choc brutal laissa Louise-Elisabeth meurtrie et doulou- reuse. Néanmoins, guidée par monsieur de Pancemont, curé de Saint Sulpice à Paris, elle poursuivit un itinéraire spirituel. Elle réfléchit à un choix de vie lorsque ses enfants seraient établis.
1802 : l’abbé de Pancemont fut nommé évêque de Vannes, ému de voir la détresse des fillettes laissées à elles-mêmes. Il de- manda à Mme Molé de le rejoindre pour une œuvre de charité et d’éducation.
25 mai 1803 : ses deux enfants établis, ma-dame Molé fonda à Vannes une maison decharité qu’elle plaça sous la protection de Saint-Louis, modèle de foi, ami des pauvres, artisan de justice et de paix.Elle désirait qu’en chaque personne soit accueilli et servi Jé- sus-Christ : « Si les soins que vous donnez aux pauvres enfants étaient donnés en esprit d’une foi vive… Ce n’est plus eux que vous verriez, c’est Jésus-Christ ».Ce même jour, elle fit profession religieuse et prit le nom de soeur Saint-Louis, supérieure de la nouvelle congrégation.
Les curés d’Auray, Pléchâtel, Saint-Gildas de Rhuys la sol- licitèrent pour fonder une «maison de charité» dans leur paroisse. En 1818, Mère Saint-Louis y adjoindra l’oeuvre des retraites spirituelles.
Saisie par l’amour du Christ Rédempteur, elle puisa sa force dans la fréquentation quotidienne de l’Eucharistie et de la Parole de Dieu.
4 mars 1825 : Mère Saint-Louis décéda à Vannes, à l’âge de 62 ans.