ROME, mardi 5 juin 2012 (ZENIT.org) – La crise économique et le rôle que les Eglises sont appelées à jouer en Europe pour remonter la pente seront au cœur du IIIème forum catholique-orthodoxe qui a lieu à Lisbonne, au Portugal, de ce 5 juin et jusqu’à vendredi 8, à l’invitation du patriarche, le cardinal José da Cruz Policarpo.
Les travaux du Forum ont pour thème: « La crise économique et la pauvreté. Défis pour l’Europe d’aujourd’hui ». Ils se tiennent au Séminaire Notre-Dame de Fatima Lisboa II (Alfragide), en présence d’une quinzaine de représentants du Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE) et d’une quinzaine de représentants des Églises orthodoxes d’Europe.
Selon un communiqué du CCEE, le thème de cette rencontre sera abordé dans trois perspectives : la recherche des causes à l’origine de la crise économique actuelle ; la recherche de réponses communes et propres aux Églises ; et enfin le rôle que les Églises sont appelées à exercer dans ce moment particulier de la vie du continent européen.
« Nous n’entendons pas faire une analyse purement économique et financière de la crise économique actuelle, même si nous aurons des experts en la matière qui accompagneront notre réflexion », précise le cardinal Péter Erdő, archevêque d’Esztergom-Budapest et président du CCEE.
Il explique que les Eglises sont conscientes que « l’actuelle dégradation de la situation économique qui menace nos modèles sociétaux n’est que la pointe de l’iceberg », et que ses origines sont à rechercher dans des « formes déviées et extrêmes » de phénomènes généralement « neutres ou bons » tels que la mondialisation et le développement scientifique, technique et médiatique.
Ces phénomènes « ont des effets éthiques et moraux fortement négatifs dans le domaine social, politique et économique » lorsqu’ils sont « revus par des modèles anthropologiques et culturels pervers ». « Beaucoup craignent le début d’un effondrement de l’économie », relève-t-il.
Mais pour les Eglises, affirme-t-il, ce serait en fait « la fin d’un modèle culturel s’inspirant d’un libéralisme incontrôlé et sans frein qui met le profit au-dessus du bien de la personne humaine tout entière et le succès individuel au-dessus de la solidarité dans les micro et macro rapports humains ». Ce modèle, ajoute-t-il, ne comprend pas que « loin de s’exclure, le bonheur de l’individu et le bien commun promu dans la subsidiarité se présupposent mutuellement. »
Pour remonter la pente de cette crise, il n’existe pas d’autre solution que de réapprendre à aimer. Un amour, souligne le président du CCEE qui, présent dans l’économie, est centré « sur l’homme, sur son travail, sur nos sociétés » et qui, pour les chrétiens, trouve sa figure de référence en « Jésus Christ, vrai modèle et vrai maître. ».
Ainsi, à Lisbonne, précise le communiqué, catholiques et orthodoxes s’interrogeront sur les liens « possibles et même nécessaires » entre une vie chrétienne authentique et le monde de l’économie.
Leurs réflexions porteront notamment sur « la façon de vivre la sainteté dans l’économie ; comment porter en exemple, dans le monde de l’économie, la valeur évangélique et spirituelle de la gratuité et la vertu personnelle et communautaire de la charité, et comment promouvoir le développement intégral de la personne et de la famille humaines ».
Les journées seront entrecoupées de moments de travail et de prière, marquées par deux rendez-vous en particulier : une prière œcuménique, le mercredi 6 juin à 19h00, et une messe solennelle à l’occasion de la fête du Corps et du Sang du Christ, le jeudi 7 juin, à 11h30 en la cathédrale de Lisbonne.
Ces deux évènements seront ouverts au public, et les travaux du Forum se dérouleront à huis clos.