La société actuelle « requiert indéniablement des fidèles laïcs le courage d’aller à contre-courant et d’être dans le monde un “signe de contradiction” », estime le cardinal Rylko : « elle les sollicite à sortir des sacristies… en devenant des témoins persuasifs de l’Evangile au cœur du monde », des « témoins crédibles de l’espérance ».
Le cardinal Stanisłas Ryłko, président du Conseil pontifical pour les laïcs, est intervenu lors du XXVIème Colloque national des juristes catholiques, sur le thème « Le Mariage en questions », à Paris, le 16 novembre 2013 (Cf. Documents pour le texte intégral).
« Face aux graves défis de la postmodernité, nous, chrétiens, nous ne pouvons pas rester indifférents, ni nous taire ! », a-t-il exhorté, invitant spécialement les laïcs à « l’audace d’être vraiment un “levain évangélique” ».
Le cardinal a dénoncé une culture dominante qui « élimine Dieu de la sphère publique », dans un contexte de « véritable “christianophobie” » et de « dangereux fondamentalisme laïciste ».
« Une telle situation requiert indéniablement des fidèles laïcs le courage d’aller à contre-courant et d’être dans le monde un “signe de contradiction” », a-t-il poursuivi : « elle les sollicite à sortir des sacristies et du cadre des discours internes à l’Eglise, en devenant des témoins persuasifs de l’Evangile au cœur du monde », des « témoins crédibles de l’espérance ».
Pour le cardinal, le « vrai problème » ne consiste pas dans le fait que les chrétiens soient « minoritaires » : « le sel est “minoritaire” dans la nourriture, mais il lui donne son goût ; le levain est “minoritaire” dans la pâte, mais il la fait fermenter ». Il s’agit de « ne pas devenir insignifiants, “insipides”, de ne pas perdre la “saveur évangélique” ».
Face à « une culture qui met en question la nature même de l’homme ainsi que des institutions fondamentales pour son existence, comme le mariage et la famille », le chrétien est appelé à être « le gardien de l’être humain, de sa dignité et de ses droits inaliénables ».
« Pour accomplir une mission si haute et si importante », il doit avoir « un concept très clair de son identité de disciple du Christ », a insisté le cardinal, soulignant les difficultés à conserver cette conscience à cause du « relativisme », des « modèles de vie qui sèment partout l’égarement et la confusion ».
« Vivre à fond l’identité chrétienne signifie surtout décider de mettre Dieu au centre de sa vie », a-t-il ajouté.
Même si « la voix des chrétiens ressemble à celle de ceux qui crient dans le désert », leur cri « est d’une importance vitale pour l’avenir de l’humanité ».
« D’ailleurs, dans la société française, il semble déjà porter quelques fruits tangibles. Il s’agit d’un réveil significatif des consciences de nombreuses personnes d’extractions religieuses et culturelles diverses, comme l’ont démontré les grandes manifestations pour défendre le mariage, qui ont vu une forte participation des catholiques », a conclu le cardinal.