Voici douze « pépites d’or » tirées du message du pape François pour la Journée mondiale de la paix (1er janvier 2014) publié ce 12 décembre 2013, sur le thème « La fraternité, fondement et route pour la paix ».
Un programme en douze points, pour une année :
1. « Dans le cœur de chaque homme et de chaque femme habite le désir d’une vie pleine, à laquelle appartient une soif irrépressible de fraternité, qui pousse vers la communion avec les autres, en qui nous ne trouvons pas des ennemis ou des concurrents, mais des frères à accueillir et à embrasser. »
2. « La fraternité commence habituellement à s’apprendre au sein de la famille, surtout grâce aux rôles responsables et complémentaires de tous ses membres, en particulier du père et de la mère. La famille est la source de toute fraternité, et par conséquent elle est aussi le fondement et la première route de la paix, puisque par vocation, elle devrait gagner le monde par son amour. »
3. « La racine de la fraternité est contenue dans la paternité de Dieu. Il ne s’agit pas d’une paternité générique, indistincte et inefficace historiquement, mais bien de l’amour personnel, précis et extraordinairement concret de Dieu pour chaque homme (cf. Mt 6, 25-30) […] Dans la famille de Dieu, où tous sont enfants d’un même Père… il n’y a pas de “ vies de déchet ”. Tous jouissent d’une dignité égale et intangible… C’est la raison pour laquelle on ne peut rester indifférent au sort des frères. »
4. « La fraternité humaine est régénérée en et par Jésus Christ dans sa mort et résurrection. La croix est le “lieu” définitif de fondation de la fraternité, que les hommes ne sont pas en mesure de générer tout seuls. Jésus Christ […] nous constitue par sa résurrection comme humanité nouvelle, en pleine communion avec la volonté de Dieu, avec son projet, qui comprend la pleine réalisation de la vocation à la fraternité. »
5. « Les plus favorisés [ont des] obligations enracinées dans la fraternité humaine et surnaturelle : le devoir de solidarité, qui exige que les nations riches aident celles qui sont moins avancées ; le devoir de justice sociale qui demande la recomposition en termes plus corrects des relations défectueuses entre peuples forts et peuples faibles ; le devoir de charité universelle, qui implique la promotion d’un monde plus humain pour tous, un monde dans lequel tous aient quelque chose à donner et à recevoir, sans que le progrès des uns constitue un obstacle au développement des autres. »
6. « On reconnaît la nécessité de politiques qui servent à atténuer une répartition inéquitable excessive du revenu. Nous ne devons pas oublier l’enseignement de l’Eglise sur ce qu’on appelle l’hypothèque sociale, sur la base de laquelle, comme le dit saint Thomas d’Aquin, il est permis et même nécessaire « que l’homme ait la propriété des biens » 12 , quant à l’usage, « il ne doit jamais tenir les choses qu’il possède comme n’appartenant qu’à lui, mais les regarder aussi comme communes, en ce sens qu’elles puissent profiter non seulement à lui mais aussi aux autres ». »
7. Pour « promouvoir la fraternité » il faut « le détachement de celui qui choisit d’adopter des styles de vie sobres et basés sur l’essentiel, de celui qui, partageant ses propres richesses, réussit ainsi à faire l’expérience de la communion fraternelle avec les autres. C’est le cas non seulement des personnes consacrées qui font vœux de pauvreté, mais aussi de nombreuses familles et de nombreux citoyens responsables, qui croient fermement que c’est la relation fraternelle avec le prochain qui constitue le bien le plus précieux ».
8. « Je désire adresser un appel fort à tous ceux qui, par les armes, sèment la violence et la mort : redécouvrez votre frère en celui qu’aujourd’hui vous considérez seulement comme un ennemi à abattre, et arrêtez votre main ! Renoncez à la voie des armes et allez à la rencontre de l’autre par le dialogue, le pardon, et la réconciliation, pour reconstruire la justice, la confiance et l’espérance autour de vous. »
9. « Dans les querelles, qui sont un aspect inévitable de la vie, il faut toujours se rappeler être frères, et, en conséquence, éduquer et s’éduquer à ne pas considérer le prochain comme un ennemi ou comme un adversaire à éliminer. »
10. « Il ne faut jamais désespérer de la possibilité de changer de vie. Je voudrais que ce message soit un message de confiance pour tous, aussi pour ceux qui ont commis des crimes atroces, parce que Dieu ne veut pas la mort du pêcheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive (cf. Ez 18, 23). »
11. « La fraternité aide à garder et à cultiver la nature : la nature est à notre disposition, et nous sommes appelés à l’administrer de manière responsable […]. La persistance honteuse de la faim dans le monde m’incite à partager avec vous cette demande : de quelle manière usons-nous des ressources de la terre ? […] Il est nécessaire de trouver les moyens pour que tous puissent bénéficier des fruits de la terre. »
12. « « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. » (Jn 13, 34-35). C’est cette bonne nouvelle qui réclame de chacun un pas de plus, un exercice persistant d’empathie, d’écoute de la souffrance et de l’espérance de l’autre, y compris de celui qui est plus loin de moi, en s’engageant sur le chemin exigeant de l’amour qui sait se donner et se dépenser gratuitement pour le bien de tout frère et de toute sœur. […] Toute activité doit être, alors, contresignée d’une attitude de service des personnes, spécialement celles qui sont les plus lointaines et les plus inconnues. Le service est l’âme de cette fraternité qui construit la paix. »