Le pape invite à inclure les laïcs dans les paroisses, pour éviter le « cléricalisme » : l’Eglise n’est pas « une firme ».
Après la messe qu’il a célébrée en la paroisse Saint-Thomas Apôtre, dans le quartier Infernetto de Rome, le 16 février 2014, le pape François a rencontré les membres du Conseil pastoral.
Le cléricalisme déracine de l’Eglise
Selon Radio Vatican, il a notamment souligné l’importance du Conseil pastoral et du Conseil des affaires économiques, qui permettent de bénéficier des idées et de l’expérience des laïcs.
Sans cela « un prêtre risque de conduire une paroisse de façon cléricale », et ressemblerait à un « responsable de firme ». « Le cléricalisme ne fait grandir ni la paroisse ni les laïcs et il déracine de l’Eglise », poursuit Radio Vatican qui donne une synthèse des propos du pape.
Le pape a aussi exhorté, comme il l’avait fait durant son homélie, à ne pas céder à la tentation des bavardages et médisances (cf. Zenit du 16 février 2014) : il s’agit d’exprimer ses objections « non pas dans le dos de la personne », mais « directement auprès elle, avec franchise », pour préserver l’unité de la paroisse.
Le pape exprime la caresse de Dieu
Le pape François « fait vraiment toucher du doigt le Christ », estime le curé de la paroisse, le P. Antonio d’Errico, qui a encore « le cœur rempli de cette visite ». Il évoque une image « emblématique » de la journée : le pape essuyant la bouche d’un petit garçon qui vient d’éternuer devant lui.
Par cette simplicité et proximité, les paroissiens ont senti « la caresse matérielle de Dieu » : tels des « brebis qui ont besoin du berger », ils ont ressenti « l’amour et l’affection » du pape : « il était ému en visitant les malades » et très simple avec les enfants, soulignent-ils.
Les paroissiens sont unanimes : « il semblait être le Christ sur la terre. Pour l’Infernetto, pour saint Thomas Apôtre, il a eu un grand amour, une grande humilité et disponibilité, et surtout, ce qui se voit partout, même au-delà de notre paroisse, il a eu une proximité envers les personnes les plus faibles et malades ».
« Tu pourras l’appeler Claire »
Une femme rapporte son dialogue avec le pape : « J’ai demandé sa bénédiction pour mes deux enfants et le troisième que je porte… Je lui ai dit: “Si c’est un garçon nous l’appellerons François”. Il a demandé : “Et si c’est une fille ?”. Comme il devrait naître aux alentours du 12 août – il m’avait demandé la date – il m’a dit : “ça va, alors tu pourras l’appeler Claire (fêtée le 11 août, ndlr)”. Et j’ai répondu : “nous l’appellerons certainement Claire, si c’est une fille” ».
Tous les paroissiens espèrent communiquer à leur entourage l’héritage « positif » de cette visite, qui appelle à « plus d’engagement » mais aussi à « une réflexion sur les bavardages, médisances, car souvent [l’homme] s’arrête là-dessus et ne voit pas le besoin de l’autre ».
Cette visite « inoubliable » laissera « une perle, une lumière nouvelle » dans la paroisse, concluent-ils.