La foi est une rencontre avec Jésus-Christ

Homélie du vendredi 21 février

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« La foi est une rencontre avec Jésus-Christ, avec Dieu, et de là elle naît et te conduit au témoignage », affirme le pape François..

Le pape a commenté la première lecture de la messe qu’il a présidée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican, ce vendredi 21 février, à savoir le passage de la lettre de saint Jacques sur le rapport entre la foi et les oeuvres.

« La foi conduit toujours au témoignage. La foi est une rencontre avec Jésus-Christ, avec Dieu, et de là elle naît et te conduit au témoignage. C’est cela que l’apôtre Jacques veut dire : une foi sans les œuvres, une foi qui ne t’implique pas, qui ne te pousse pas au témoignage, n’est pas la foi. Ce sont des paroles, et rien d’autre que des paroles », a expliqué le pape.

Le pape a épinglé les chrétiens qui « récitent beaucoup les paroles du Credo » mais « les mettent très peu en pratique », les érudits « qui classent la théologie dans une série de possibilités, sans que cette sagesse ait des répercussions concrètes dans la vie ».

Commentant l’Epître de Jacques, il a ajouté: « Son affirmation est claire : la foi sans fruit dans la vie, une foi qui ne porte pas de fruit dans les œuvres, n’est pas la foi »

« Nous aussi, nous nous trompons souvent là-dessus : ‘Mais j’ai une grande foi’, entendons-nous dire. ‘Je crois tout, tout…’. Et peut-être la personne qui dit cela a-t-elle une vie tiède, faible. Sa foi est comme une théorie, mais elle n’est pas vivante dans sa vie. L’apôtre Jacques, lorsqu’il parle de la foi, parle précisément de la doctrine, de ce qui est le contenu de la foi. Mais vous pouvez connaître tous les commandements, toutes les prophéties, toutes les vérités de foi, mais si cela n’est pas mis en pratique, dans les œuvres, cela ne sert à rien. Nous pouvons réciter le Credo théoriquement, même sans la foi, et c’est ce que font beaucoup de personnes. Les démons aussi ! Les démons connaissent très bien ce qui est dit dans le Credo et ils savent que c’est la vérité ».

L’Epître de saint Jacques dit : « Tu crois qu’il y a un seul Dieu ? Tu as raison. Les démons, eux aussi, le croient, mais ils tremblent de peur ». La différence, commente le pape, c’est que les démons « n’ont pas la foi », parce qu’« avoir la foi n’est pas avoir une connaissance », mais « recevoir le message de Dieu » apporté par le Christ.

Dans l’Évangile on trouve « deux signes révélateurs » de celui qui « sait ce qu’il faut croire mais n’a pas la foi »: la casuistique et l’idéologie.

La « casuistique » est représentée par ceux qui demandaient à Jésus s’il était permis de payer les taxes ou lequel des sept frères du mari aurait dû épouser la femme restée veuve.

« L’idéologie » est représentée par « les chrétiens qui pensent la foi mais comme un système d’idées, idéologique ; à l’époque de Jésus aussi, il y en avait. L’apôtre Jean dit d’eux qu’ils sont l’antéchrist, les idéologues de la foi, quel que soit leur signe. À cette époque, il y avait les gnostiques, mais il y en aura beaucoup… »

Et ainsi, a ajouté le pape, « ceux qui tombent dans la casuistique ou ceux qui tombent dans l’idéologie sont des chrétiens qui connaissent la doctrine mais sans la foi, comme les démons. Avec la différence que eux, ils tremblent, mais ceux-là, non ; ils vivent tranquillement ».

Dans l’Évangile, il y a aussi des exemples de « personnes qui ne connaissent pas la doctrine mais qui ont une grande foi », a fait observer le pape en citant l’épisode de la Cananéenne qui, par sa foi, obtient de Jésus la guérison de sa fille victime d’une possession, et la Samaritaine qui ouvre son cœur parce que, dit le pape, « elle a rencontré non pas des vérités abstraites », mais « Jésus-Christ ». Et encore, l’aveugle guéri par Jésus et qui est pour cela « interrogé par des pharisiens et des docteurs de la loi jusqu’à ce qu’il s’agenouille avec simplicité pour adorer celui qui l’a guéri ». Ces trois exemples « montrent combien la foi et le témoignage sont indissolubles », a conclu le pape.

Il a offert la messe pour le cardinal Silvano Piovanelli, archevêque émérite de Florence, dont c’était aujourd’hui le 90e anniversaire: il l’a remercié « pour son travail, son témoignage et sa bonté ».

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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