Travailler à la promotion d’une « pédagogie de la paix » : c’est l’invitation que le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, adresse aux responsables religieux.
Le cardinal, accompagné du P. Miguel Ángel Ayuso Guixot, secrétaire du dicastère et de Khaled Akasheh, chef de service pour l’Islam, est actuellement en Jordanie, où il a participé à un séminaire interreligieux sur le thème « Religion et violence », ce lundi 12 mai, à l’Université de Petra, à Amman.
Au cours de ce congrès organisé par l’Ambassade d’Italie à Amman, l’Institut royal pour les études interreligieuses et la délégation de l’Union européenne en Jordanie, le cardinal Tauran est intervenu sur « Religions, sociétés et violence. Un regard sur les causes et les résultats. Le rôle des responsables religieux pour la paix et la cohésion sociale ». Radio Vatican rapporte des extraits de son intervention.
Le cardinal a souligné que si « toutes les religions n’adoptent pas la même position sur des questions comme la guerre juste, la légitime défense », cependant « en général, elles sont toutes d’accord pour affirmer que la paix est une valeur à respecter et à promouvoir » et que « la violence n’a jamais été la réponse adéquate aux offenses ou aux injustices ».
« La violence n’est pas le courage mais l’explosion d’une fureur aveugle qui dégrade la personne » et qui est « encore plus perverse quand elle s’exprime au nom de Dieu », a-t-il poursuivi.
« Aucune situation ne peut justifier le terrorisme », a insisté le cardinal en encourageant la « promotion d’une pédagogie de la paix », rappelant notamment « que le pluralisme n’est pas synonyme de violence, mais qu’il peut être source d’un enrichissement mutuel ».
Il s’agit aussi d’ouvrir la voie « à la purification de la mémoire à travers le pardon et la réconciliation » et de se souvenir qu’« il est mieux d’avoir une paix difficile qu’une guerre victorieuse ».
Le cardinal a exprimé « solidarité et compassion » pour le peuple du pays voisin, la Syrie, « victime non seulement de violence armée, mais aussi de toutes sortes de violation des droits fondamentaux ». Dans ce contexte, l’engagement commun des religions pour « la prévention et la suppression de la violence » est essentiel, a-t-il estimé.
« L’amitié et le respect des divergences et des convergences, sont les seuls instruments capables d’éviter la destruction et la mort », les seuls qui « puissent contribuer à consolider la justice et la solidarité dans le monde », a conclu le cardinal.
Les 13 et 14 mai, les représentants du Conseil pontifical participeront à un colloque organisé en collaboration avec l’Institut royal pour les études interreligieuses d’Amman sur le thème : « Affronter les défis actuels à travers l’éducation ». Une déclaration commune est prévue à l’issue des travaux.
Avec une traduction d’Hélène Ginabat