Alla Rakhi, la veuve de Nazir Masih, vient de décéder à la suite de l’incident tragique qui a coûté la vie à son mari. Accusé d’avoir profané le Coran, il est mort le 3 juin, après avoir été frappé par une foule de musulmans le 25 mai.
première publication par l’AED le 24 juin 2024
Selon la communauté de Mujahid Colony à Sargodha Alla Rakhi est « morte de chagrin ». Le déchainement de haine de la foule qui a frappé Nazir Masih, plus l’un de ses fils et a saccagé sa boutique a des répercussions considérables. Il perturbe la vie de nombreux habitants de Mujahid Colony : Les familles déplacées ne peuvent pas rentrer chez elles, les magasins restent fermés et de nombreux emplois ont été perdus, ce qui a provoqué une vague de détresse et de désespoir dans la communauté. Nazir Masih possédait une entreprise de fabrication de chaussures qui fonctionnait bien, et c’est probablement la jalousie qui a engendré la rumeur folle selon laquelle il aurait « brûlé un coran devant sa boutique ».
Demande d’ouverture d’une enquête
La Commission Justice et Paix réclame qu’une enquête soit menée pour déterminer les véritables responsables des évènements du 25 mai. L’organisation appelle à manifester avec le soutien de Mgr Joseph Arshad, archevêque d’Islamabad-Rawalpindi sur divers sites religieux pour exprimer l’indignation de la communauté chrétienne.
D’autre part, la Conférence des évêques catholiques du Pakistan, condamne le meurtre et « l’utilisation abusive persistante des lois sur le blasphème ». Cette loi continue à être invoquée par des extrémistes musulmans ou des personnes mal intentionnés souhaitant se débarrasser d’un voisin.
Il y a quelques jours, un musulman a été brutalement tué par une foule dans la région de Madyan, dans le district de Swat (Khyber Pakhtunkhwa), parce qu’il était accusé d’avoir « profané le Saint Coran ». Cet incident souligne le besoin urgent de justice et de protection pour toutes les communautés au Pakistan.