Pour le Saint-Siège, « la communauté internationale doit s’attaquer aux causes profondes qui nourrissent le terrorisme international », en travaillant à « l’intégration sociale des communautés à risque de radicalisation ».
Le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin est intervenu devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le 24 septembre 2014 à New-York, dans le cadre du débat « Menaces à la paix et à la sécurité internationales causées par des actes terroristes ».
Déplorant une « escalade de la terreur » à cause du « terrorisme alimenté par un extrémisme violent dans certaines régions du monde », il a souligné que ce défi exigeait « l’engagement de toutes les nations et de tous les hommes de bonne volonté ».
Il est de la responsabilité de la communauté internationale de « protéger les personnes menacées par la violence et les agressions directes contre leur dignité humaine » car le terrorisme « représente une menace pour l’humanité », a-t-il ajouté.
Citant le pape saint Jean-Paul II, le cardinal a cependant rappelé que « le droit de défendre les pays et les peuples ne fournit pas de licence pour répondre à la violence par la violence » : il doit être exercé « dans le respect des limites morales et légales » et en choisissant les moyens adaptés.
En outre, « le coupable doit être correctement identifié, car la responsabilité pénale est toujours personnelle et ne peut être étendue à la nation, à un groupe ethnique ou à la religion à qui appartiennent les terroristes ».
Pour le Saint-Siège, « la coopération internationale doit également s’attaquer aux causes profondes qui nourrissent le terrorisme international ». Il diagnostique notamment « une forte composante socio-culturelle » : « les jeunes de l’étranger qui rejoignent les rangs des organisations terroristes sont souvent issus de familles d’immigrants pauvres, déçus par ce qu’ils ressentent comme une situation d’exclusion et par un manque d’intégration des valeurs de certaines sociétés ».
Il s’agit donc de « collaborer avec la société civile pour résoudre les problèmes des communautés les plus à risque de radicalisation et de parvenir à leur intégration sociale satisfaisante ».
Les croyants « ont la grave responsabilité de condamner ceux qui cherchent à instrumentaliser la foi pour justifier la violence », a ajouté le cardinal Parolin en citant le pape : « Que personne ne pense pouvoir se faire de Dieu un bouclier lorsqu’il projette et accomplit des actes de violence et de mépris ! Que personne ne prenne prétexte de la religion pour accomplir ses propres actions contraires à la dignité de l’homme et à ses droits fondamentaux, en premier lieu celui à la vie et à la liberté religieuse de tous ! » (Voyage apostolique en Albanie, 21 septembre 2014).