Le pape François a rencontré jeudi 29 février le père Andrzej Komorowski, supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP), et a confirmé qu’ils peuvent célébrer la messe selon le rite tridentin en latin.
La rencontre privée entre le pape et le père Andrzej Komorowski, l’abbé Benoît Paul-Joseph et l’abbé Vincent Ribeton a eu lieu au Vatican le 29 février 2024, à l’invitation du pape François et à la demande de la FSSP.
La Fraternité a publié un communiqué sur la rencontre, indiquant que les prêtres ont présenté au pape « les difficultés rencontrées » dans l’application du décret pontifical du 11 février 2022. Le souverain pontife a confirmé à la FSSP le droit de célébrer la messe « selon les éditions typiques des livres liturgiques, à savoir le Missel, le Rituel, le Pontifical et le Bréviaire romain » en vigueur en 1962.
Avec la réforme liturgique du Concile Vatican II, l’Église catholique a modifié le rite de la messe établi par le Concile de Trente et a établi une nouvelle liturgie qui permet l’utilisation des langues vernaculaires au détriment du latin et facilite la participation des fidèles aux rites.
Un charisme centré sur la célébration de la messe tridentine
La FSSP a été constituée le 18 juillet 1988 comme société de vie apostolique de droit pontifical par le Saint-Siège. Le statut canonique a été accordé par le pape Jean-Paul II.
Le charisme de la FSSP est centré sur la célébration de la messe et des sacrements selon la messe tridentine, également appelée messe latine traditionnelle ou Usus antiquior. Les responsables de la Fraternité avaient besoin d’une clarification avec le pape parce qu’ils travaillent dans 85 affectations pastorales à travers la France et dans 249 sièges dans 149 diocèses à travers le monde, où ils célèbrent la messe avec le rite ancien et certains prélats, en particulier en France, ont cherché à restreindre ou à annuler les permissions pour ces célébrations, car les évêques ont le pouvoir d’interdire le rite latin traditionnel dans leur diocèse.
Certaines paroisses de la FSSP ont connu une forte croissance et attiré de jeunes convertis à la foi. Des confusions sont apparues sur les dispositions générales du motu proprio Traditionis Custodes sur l’utilisation des anciens livres liturgiques qui soutiennent les origines et le charisme de la Fraternité, causant des difficultés pour son travail pastoral.
Par exemple, le 17 décembre 2023, Mgr Laurent Dognin, évêque du diocèse de Quimper en Bretagne, a annoncé dans une lettre qu’il « mettrait fin à l’accord liant le diocèse à la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre » en raison de « tensions irréversibles » au sein de la communauté diocésaine.
Les évêques ont désormais la « compétence exclusive » d’autoriser les messes traditionnelles en latin
Dans la lettre apostolique Summorum Pontificum de 2007, le pape Benoît XVI a autorisé tous les prêtres à célébrer la messe en utilisant le Missel romain de 1962 sans la permission de leur évêque. Traditionis Custodes a fait marche arrière et a déclaré qu’il était de la « compétence exclusive » de l’évêque d’autoriser les messes traditionnelles en latin dans chaque diocèse.
Dans sa déclaration, la FSSP souligne que « le pape s’est montré très compréhensif et a invité la Fraternité Saint-Pierre à servir toujours davantage la communion ecclésiale à travers son propre charisme ».
La FSSP a été fondée par 12 prêtres et 20 séminaristes qui appartenaient auparavant à la Fraternité Saint-Pie X de l’archevêque français Marcel Lefebvre. Elle s’est scindée lorsque Mgr Lefebvre a été excommunié par le pape Jean-Paul II en 1988 pour avoir ordonné quatre évêques contre l’interdiction expresse du Saint-Siège.
La FFSP a eu une première audience privée avec le pape François le 4 février 2022 pour demander des éclaircissements sur la mise en œuvre de Traditionis Custodes. Le pape François « leur a exprimé qu’il était très impressionné par l’approche adoptée par les fondateurs, leur désir de rester fidèles au Pontife romain et leur confiance dans l’Église ».
Lors de l’audience du 29 février 2024, « le pape a précisé que les instituts tels que la Fraternité Saint-Pierre ne sont pas concernés par les dispositions générales du motu proprio Traditionis Custodes, puisque l’utilisation des anciens livres liturgiques est à l’origine de leur existence et est prévue dans leurs constitutions », précise le communiqué.