Le Vatican a publié ce 2 février 2024 une note intitulée Gestis verbisque (« Par des gestes et des mots ») signée par le cardinal Fernandez, préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi et par le cardinal Matteo, Secrétaire de la section doctrinale.
Cette note a été approuvée à l’unanimité par les membres du Dicastère réunis fin janvier en Assemblée plénière, puis par le Saint-Père François lui-même le 31 janvier 2024.
Il s’agit d’un document sur la validité des sacrements, afin d’éviter les abus dans la manière de les donner. Il fait suite aux inquiétudes de nombreux cardinaux et évêques, appuyés par nombre de fidèles, face à la multiplication des situations dans lesquelles ils sont contraints de constater l’invalidité des sacrements donnés.
Selon le Dicastère, beaucoup de prêtres se permettent une créativité inappropriée en changeant des phrases ou des gestes dans la liturgie. En réalité, ils apportent de « graves modifications à la matière ou à la forme des sacrements ». Par exemple, « au lieu d’utiliser la formule établie pour le baptême, on a utilisé des formules telles que celles-ci : « Je te baptise au nom du Créateur… » et « Au nom de ton père et de ta mère… nous te baptisons ».
Un autre constat, le sentiment amer de certains prêtres qui se retrouvent dans une situation grave, ayant été baptisés avec des formules de ce genre, et qui découvrent péniblement l’invalidité de leur ordination et des sacrements célébrés jusqu’alors.
Le préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi affirme que de telles situations reflètent une « volonté manipulatrice » et que ce sont des actes « gravement illicites » qui produisent de sérieux dommages au peuple de Dieu. « Nous, les ministres, devons donc avoir la force de surmonter la tentation de nous sentir propriétaires de l’Église. Au contraire, nous devons devenir très réceptifs à un don qui nous précède : non seulement le don de la vie ou de la grâce, mais aussi les trésors des sacrements qui nous ont été confiés par notre Mère l’Église. Ce ne sont pas les nôtres. » affirme-t-il en introduisant Gestes verbisque.
En conclusion, le Dicastère affirme qu’il appartient aux ministres de l’Église de veiller en priorité à ce que « la beauté de la célébration chrétienne reste vivante et ne soit pas défigurée par une compréhension superficielle et réductrice de sa valeur ou, pire encore, par son exploitation au service d’une vision idéologique, quelle qu’elle soit. »