La première mouture d’un texte de loi sur la fin de vie, publiée par le gouvernement français le 14 décembre 2023, inquiète l’Église de France. Cette ébauche de loi prévoit une légalisation du suicide assisté avec exception d’euthanasie. Le projet définitif de « l’Aide active à mourir » sera présenté courant 2024.
« Par euthanasie au sens strict, on doit entendre une action ou une omission qui, de soi et dans l’intention, donne la mort afin de supprimer ainsi toute douleur. L’euthanasie se situe donc au niveau des intentions et des procédés employés. » (Évangile de la Vie, n° 65, Jean-Paul II,1995)
Les évêques de France sont en effet inquiets du bouleversement que cette loi représenterait pour notre civilisation. Mgr Vincent Jordy, archevêque de Tours et vice-président de la Conférence épiscopale, s’est exprimé récemment sur le sujet : « La question complexe de la fin de vie est posée. Nul n’est épargné par ce grave sujet. Il concerne nos proches mais aussi chacun de nous, marqués par la finitude » écrivait-il pour le Figaro le 14 décembre 2023.
Selon lui, « des annonces et une méthodologie discutables ont donné le sentiment que les dés étaient ’’pipés’’, sinon ’’jetés’’ ». Mais Mgr Jordy exprime clairement « qu’une telle loi serait un bouleversement pour notre civilisation fondée sur un principe fondateur : ’’Tu ne tueras point’’ ». Ce serait « une rupture de digue dont les effets ne sont pas prévisibles ».
« Peut-on jouer avec la vie sans risquer de perdre toute mémoire et d’oublier, tout simplement, d’être humain ? » a demandé le vice-président de la conférence des évêques de France, en citant le pape François à son retour de son voyage à Marseille : « On ne joue pas avec la vie. »
Texte intégral article de Mgr Vincent Jordy sur l’euthanasie