« L’accompagnement », compris comme « le ministère d’écoute et de consolation », « a une importance essentielle pour concrétiser la sollicitude compatissante du Christ et de l’Église pour les peuples autochtones ». C’est ce qu’a souligné Mgr Raymond Poisson, évêque de Saint-Jérôme-Mont-Laurier, président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC).
« À ceux et celles qui désirent marcher avec nous, a-t-il poursuivi, ce que nous pouvons offrir avant tout, en tant que chrétiens et en tant que pasteurs du troupeau du Christ, c’est l’empathie, la compassion et la prière afin que l’important cheminement de guérison et de réconciliation puisse aboutir à la vraie liberté et à une espérance durable, non seulement pour les personnes qui sont touchées aujourd’hui, mais aussi pour les jeunes générations autochtones. »
Le président de la Conférence des évêques catholiques du Canada est intervenu à l’ouverture de l’Assemblée plénière annuelle de la CECC, le 25 septembre 2023, à King City en Ontario. La réconciliation avec les peuples autochtones et le Synode des évêques étaient au cœur de son message.
Évoquant la visite du pape François en juillet 2022, le président a dit qu’il s’agissait d’« une étape importante sur la voie de la réconciliation ».
Il a souligné également l’importance de « la publication longtemps attendue » de quatre lettres pastorales sur la réconciliation adressées aux Premières Nations, aux Inuits, aux Métis ainsi qu’au Peuple de Dieu du Canada : « Après trois années d’écoute des peuples autochtones, suivies d’un discernement attentif et d’un travail assidu, a-t-il dit, nous en sommes arrivés à une série de messages et d’engagements essentiels qui … serviront … de cadre pour promouvoir des relations de confiance avec les peuples autochtones pour les années à venir. »
Mgr Poisson a rappelé que « la réconciliation, pour être tangible, doit avoir une expression locale concrète ». Dans ce but, a-t-il noté, « la participation de chaque diocèse et éparchie, selon les moyens et les capacités de chacun, est indispensable ». Parmi les initiatives, il a cité les activités du Fonds de réconciliation avec les Autochtones, « qui a à peine deux ans d’existence, se chiffre maintenant à 11 millions de dollars et est en bonne voie de dépasser son objectif de 30 millions en cinq ans ».
Le président de la CECC a également rappelé que « l’héritage des pensionnats » au Canada « demeure pour beaucoup une source de traumatisme intergénérationnel réel et prolongé ». Le Conseil permanent a approuvé cette année « un guide pour aider les diocèses à élaborer leurs propres politiques sur la divulgation de l’information des dossiers relatifs aux Autochtones dans les archives diocésaines ».
Mgr Poisson s’est attardé sur la publication – par le Dicastère pour la culture et l’éducation et par le Dicastère pour le service du développement humain intégral – d’ « une note sur le concept de la ‘doctrine de la découverte’ ». Dans cette note, a-t-il cité, « l’Église catholique rejette … les concepts qui ne reconnaissent pas les droits humains inhérents aux peuples autochtones, y compris ce qui est connu sous le nom juridique et politique de “doctrine de la découverte”. » Cette doctrine et « ses séquelles, a-t-il ajouté, feront l’objet dans l’avenir d’un colloque universitaire qui … l’entourera d’une plus grande lumière et éclairera les notions de dignité humaine et d’amour du prochain, enracinées dans les enseignements du Christ, qui sont à l’opposé de la répression des droits des Autochtones ».