100 000 euros pour les familles frappées par les attentats meurtriers de Pâques 2019 au Sri Lanka : c’est le montant du don offert par le pape François. « Nous lui en sommes très reconnaissants », déclare le cardinal srilankais Malcolm Ranjith, « et pour la préoccupation et l’attention constante qu’il porte aux besoins de ces personnes ».
Dans une interview accordée à Vatican News en anglais, le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, a exprimé sa gratitude à l’égard du pape François qui « de sa propre initiative » a offert 100 000 euros pour soutenir les quelque 400 familles frappées par les attentats terroristes du dimanche de Pâques 2019. Des églises catholiques et évangéliques avaient été la cible d’attaques-suicides qui ont fait 272 morts, dont trois policiers.
C’est en février dernier que l’archevêque de Colombo, qui a servi au Vatican pendant de nombreuses années, a rencontré le pape François. S’étant enquis des besoins des victimes des attentats, le pape lui a offert la totalité d’un don de 100 000 euros qu’il venait de recevoir. « Une très grand grande aide » pour laquelle la population lui est reconnaissante, souligne l’archevêque.
Une « sorte de plan »
En raison de la crise économique actuelle, l’argent a été distribué immédiatement et « de manière équitable », selon « une sorte de plan » : « 400 familles de l’église St Sebastian de Katuwapitiya, à Negombo City, et de l’église St Anthony à Kochchikade » en ont été les principaux destinataires.
Des familles de l’Eglise évangélique de Batticaloa ont également bénéficié de la générosité du pape, par l’intermédiaire du bureau local de la Caritas, explique encore l’archevêque, et « des montants plus importants » ont été alloués « aux personnes alitées qui ont besoin de soins médicaux constants »
« Après les attentats, raconte le cardinal, il y a eu un déluge de charité du monde entier ». Un fonds spécial a donc été créé, permettant d’aider dans le long terme. Mais, souligne-t-il, il reste « la question de la justice », de connaître « la vérité derrières ces attaques » : « Tant que nous n’aurons pas de réponses claires à ce sujet, notre peuple ne sera pas satisfait », affirme-t-il.
Un pays en crise
Au-delà de la tragédie des attaques, le pays traverse « une grave crise financière » due, selon l’archevêque de Colombo, à de « mauvaises politiques » et une « mauvaise gestion économique ». Il évoque le chômage et le sous-emploi qui affectent l’ensemble de la population, l’effondrement des industries, la chute du revenu national et de la capacité de production et surtout un « énorme problème d’endettement » dû à des « projets inutiles » « promus par les gouvernements précédents, plus pour leur enrichissement personnel que pour le développement du peuple ».
Déplorant une « érosion de la démocratie », Le cardinal dénonce « la détérioration progressive de l’État de droit et l’ingérence des dirigeants politiques dans le système judiciaire », la « corruption du système politique », où seules quelques familles se sont enrichies, alors que la grande majorité vit dans une pauvreté extrême et enfin, les « violations des droits de l’homme » en augmentation.
Le cardinal srilankais compte sur la communauté internationale pour « faire pression » sur le gouvernement. Les aides internationales restent très nécessaires pour le pays, mais « dans des conditions bien définies afin de préserver la démocratie, l’État de droit, l’honnêteté et la sauvegarde des droits de l’homme », r