Paolo Ruffini © Vatican Media

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Médias catholiques : se concentrer « sur le dialogue plutôt que sur le marketing des idées »

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Intervention de Paolo Ruffini à Séoul

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Le défi du bon journalisme est «de trouver de nouvelles voies pour une nouvelle communication », de se concentrer « sur le dialogue plutôt que sur le marketing des idées, sur l’intelligence comme catégorie morale plutôt que sur le moralisme fanatique de la foule », a déclaré le préfet du Dicastère pour la communication du Saint-Siège, Paolo Ruffini.

Il est intervenu lors du Signis World Congress, congrès mondial de l’Association catholique pour la communication, organisé cette année à Séoul. L’événement sur le thème « La paix dans le monde numérique », se tient jusqu’au 18 août et rassemble quelque 300 participants de tous les continents, indique Vatican News.

Ruffini a souligné le rôle important des journalistes catholiques, des « communicateurs catholiques », de « tous les hommes et les femmes de bonne volonté engagés sur ce front difficile et grandiose qu’est la communication » qui « peuvent être les protagonistes d’un nouvel humanisme, incarné dans des communautés actives et participatives, exemple d’une nouvelle idée de la citoyenneté ».

Dans son discours, le préfet s’est arrêté également sur le paradoxe de notre époque qui réside, selon lui, en ce que « nous sommes hyperconnectés, mais également solitaires ». Face à cette situation, Ruffini appelle à un examen de conscience : « Quand il n’y a plus de communication, mais seulement une connexion, c’est alors que nous devons nous interroger, faire un examen de conscience personnel et collectif, et répondre à quelques questions. Comment est-il possible d’être à la fois hyperconnecté et terriblement seul ? Que manque-t-il à notre connexion pour combler cette solitude ? »

« La connexion seule ne suffit pas », a poursuivi Ruffini : « Nous savons très bien que seule une relation, un lien basé sur l’amour peut nous rendre moins seuls, peut durer et nous rendre heureux ». Et l’amour, a-t-il observé, se fonde sur cette fragilité suprême qui est de ressentir le besoin d’aimer et d’être aimé, de donner et de se donner. « Voici la racine de toute communication », a affirmé le préfet.

Dans son intervention, Ruffini s’est aussi exprimé sur les communautés des réseaux sociaux. À ce propos, il a évoqué le message du pape François pour la 53e Journée des communications sociales (janvier 2019), dans lequel le pape a dit que « la communauté des réseaux sociaux n’est pas automatiquement synonyme de communauté »: « Trop souvent, leur identité se fonde sur l’opposition à l’autre, à ceux qui sont étrangers au groupe, a rappelé Ruffini citant les paroles du pape. Trop souvent, ils sont définis par ce qui divise plutôt que par ce qui unit. Elle laisse place à la suspicion et à l’expression de toutes sortes de préjugés (ethniques, sexuels, religieux, etc.). Et ce qui devrait être une fenêtre sur le monde devient une vitrine dans laquelle on peut afficher son narcissisme ».

Pour Paolo Ruffini, la seule façon de relever le défi de la technologie est de « ne pas la considérer comme une idole ». Il y a des choses que la technologie ne peut remplacer, « comme la liberté, comme le miracle de la rencontre entre les personnes, la surprise de l’inattendu, la conversion, l’étincelle d’ingéniosité, l’amour gratuit ».

Mais il ne faut pas « aussi » « diaboliser » la technologie, a-t-il ajouté, il ne faut pas « croire qu’on lui confie la tâche de racheter l’humanité ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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