« Une bénédiction pour l’Église missionnaire » : c’est en ces termes que le cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, fait mémoire de la vénérable lyonnaise Pauline Jaricot (1799-1862), qu’il souhaite voir béatifiée.
Le cardinal participait à une conférence sur le thème « Pauline hier, Pauline aujourd’hui, Pauline demain », présidée par le cardinal Philippe Barbarin, le 25 avril 2015 à l’église Saint-Nizier de Lyon, dans le cadre du lancement officiel du site Internet paulinejaricot.org.
Pauline Jaricot, « une laïque engagée dans le monde ouvrier », s’est consacrée à Dieu à 17 ans « en faisant vœux de pauvreté et de chasteté ». Durant sa vie, elle a créé deux œuvres majeures : la Propagation de la Foi et le Rosaire Vivant « qui ont rayonné dans le monde entier pendant plus un siècle et qui font partie aujourd’hui des Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM), d’une part et des Équipes du Rosaire, d’autre part », précise le site du diocèse.
Lors de sa conférence rapportée par l’agence vaticane Fides, le cardinal Filoni a souligné « le lien profond » qui existe entre la Congrégation pour l’évangélisation des peuples et la vénérable Pauline Jaricot.
Dans son long discours, il a salué cette figure comme une « étoile lumineuse de cette ère de forte évangélisation que fut le XIXème siècle », « un grain de blé qui, tombé en terre, porte du fruit », « une bénédiction pour l’Église missionnaire ».
Cette jeune fille de Lyon avait organisé « un système d’aide permanente aux missions étrangères » en convaincant « une dizaine d’amies » d’économiser de l’argent pour les missions et de trouver à leur tour « chacune dix autres personnes, avec le même but, et ainsi de suite, en impliquant le plus grand nombre possible de personnes ».
Il ne s’agissait pas seulement d’une aide financière, mais aussi de « l’engagement de prier chaque jour pour la conversion des peuples non encore christianisés. Était sur le point de naître ce qui sera un jour dans l’Église l’Œuvre de la Propagation de la Foi et les Œuvres pontificales missionnaires qui y sont liées », a souligné le cardinal.
La Congrégation pour l’évangélisation des peuples et les OPM considèrent Pauline, « avec Saint François-Xavier et Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus, comme le troisième élément du trépied sur lequel s’appuie l’œuvre missionnaire », a-t-il déclaré.
Il a souligné « l’ »originalité », ou si l’on veut aussi la « génialité », de sa vision » qui « ne réside pas seulement dans le renouveau spirituel entamé parmi les laïcs et les ouvrières, mais bien aussi dans le large souffle missionnaire donné à son cœur, qui dépassait aussi bien les frontières locales que celles de la France, pour s’étendre au monde. Elle n’aimait pas fonder une congrégation religieuse missionnaire, soit féminine ou masculine, autant qu’elle aimait impliquer les laïcs dans l’action évangélisatrice en vertu de la foi de chaque baptisé ».
Le préfet du dicastère a évoqué ensuite sur la création en 1826 du « Rosaire vivant » approuvé par le Saint-Siège en 1832. La jeune femme l’avait perçu comme « une nécessité » pour « récupérer la foi en Jésus Sauveur ».
En concluant, il a exprimé son « souhait » qu’« on reconnaisse l’exemplarité du témoignage chrétien » de Pauline Jaricot et « qu’on la place parmi les Bienheureux et les Saints de l’Église ». L’héroïcité des vertus de Pauline Jaricot a été reconnue par Jean XXIII en 1963.