« Si le message de la miséricorde ne passe pas de la prière à l’action, il devient stérile, il ne produit rien » : c’est la conviction des organisateurs du VIème Congrès de la divine miséricorde, organisé le 26 avril 2015 au Pala Livatino de Gela, en Sicile.
Dans un télégramme signé du cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, le pape François salue dans cet événement inspiré du message de sainte Faustine Kowalska une « occasion providentielle » pour « approfondir un des principaux thèmes de la prédication de Jésus-Christ qui est le visage de la miséricorde du Père ».
« Miséricorde veut dire aller à la rencontre de celui qui souffre et nous, ici, en Sicile, nous vivons cette situation à travers les bateaux qui arrivent continuellement dans ce détroit », explique le P. Pasqualino Di Dio, un des organisateurs du congrès, au micro de Radio Vatican.
En effet, « si le message de la miséricorde ne passe pas de la prière à l’action, il devient stérile, il n’est que dévotion et c’est tout, une fin en soi, et il ne produit rien », souligne-t-il.
C’est la ville de Gela qui a accueilli l’événement : « Notre ville est concernée aujourd’hui par un malaise social croissant, dû à la crise du pôle pétrochimique de Gela », à laquelle se surajoute « le malaise social lié à la criminalité organisée ». Le congrès est donc « motif d’espérance, parce que miséricorde veut dire rachat ».
Il s’agit pour la Sicile, « terre ouverte, qui a un grand potentiel spirituel, culturel et humain, et surtout une grande capacité d’amour et d’accueil », de « ne pas se faire voler l’espérance ».
Le P. Pasqualino Di Dio évoque l’un fruit de ces congrès : la création de la « Petite maison de la miséricorde de Gela », qui « cherche à mettre en œuvre le message biblique de la miséricorde et les indications du pape François pour aller à la rencontre des périphéries existentielles ».
Née « à travers la rencontre [du P. Pasqualino Di Dio] avec le pape François le 2 avril 2013 et à travers la rencontre avec un pauvre », la Petite maison est animée par des volontaires, qui quotidiennement « cherchent à répondre aux besoins primordiaux comme manger, se laver, laver son linge, être écouté, se sentir reconnu et retrouver ses ressources personnelles, physiques et psychologiques » de plus de deux mille personnes.
Elle propose notamment un centre d’écoute et des consultations professionnelles et soutient les immigrés et les familles qui sont dans la gêne avec la « Cantine de la solidarité », la distribution de paquets alimentaires, de vêtements. Elle organise un service d’aide aux familles des prisonniers et offre un soutien scolaire aux jeunes.
La Maison, située dans un local mis à disposition par la mairie de Gela, « est aussi un centre de spiritualité et organise des écoles de prière, des cours réservés aux familles et aux jeunes », ajoute le prêtre.
Avec une traduction de Constance Roques