Visite de Benoît XVI à Paris sous le signe de la joie, de l’humilité et de l’unité

PARIS, Samedi 13 septembre 2008 (ZENIT.org) – Joie, humilité, unité : trois éléments caractéristiques de la venue du pape à Paris. Confiance, Parole de Dieu, unité : trois fils conducteurs de son message. Le passage de Benoît XVI dans les rues de Paris, et […]

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PARIS, Samedi 13 septembre 2008 (ZENIT.org) – Joie, humilité, unité : trois éléments caractéristiques de la venue du pape à Paris. Confiance, Parole de Dieu, unité : trois fils conducteurs de son message.

Le passage de Benoît XVI dans les rues de Paris, et notamment au quartier latin, dans les environs des Bernardins, et autour de Notre Dame, a entraîné dans son sillage beaucoup de joie démonstrative. Mais les assemblées elles-mêmes, les rencontres, ont été marquées du coin de cette cordialité sereine et joyeuse et non moins profonde, si communicative chez Benoît XVI.

Les forces de l’ordre lancent le chiffre de 270.000 personnes rassemblées autour de Notre-Dame vendredi soir, lorsque Benoît XVI y a présidé les vêpres avec les cardinaux français présents, les évêques, les prêtres, les diacres et pour les diacres permanents, leurs épouses, les séminaristes, les personnes consacrées de la province ecclésiastique d’Ile de France (Paris et les diocèses de sa « couronne »).

Des vêpres en l’honneur de la Vierge Marie, en cette fête du Saint Nom de Marie.

La célébration avait un caractère œcuménique : dès son arrivée, le pape a salué les représentants des Eglises chrétiennes de France, et il a affirmé dans son homélie : « Je prie pour l’unité visible » des disciples du Christ.

« Vous avez salué les membres du conseil des Eglises chrétiennes en France (…). Cette prière sera aussi une prière pour avancer vers l’unité visible et plénière des disciples du Christ », dira le cardinal André Vingt-Trois en accueillant le pape au début de la célébration.

Le pape a offert à la cathédrale un calice en souvenir de sa venue et de cette assemblée.

Le recueillement des vêpres n’a été interrompu que par les applaudissements qui ont scandé ici où là le discours du pape.

Avant l’arrivée du pape, les hurlements joyeux des jeunes qui l’attendaient sur le parvis ont averti l’assemblée déjà présente dans la cathédrale Notre Dame que la voiture panoramique du pape arrivait…

Une clameur s’est élevée lorsque le pape a fait le geste de l’aspersion d’eau bénite, avec une branche de buis, juste avant d’entrer dans la cathédrale : à ce moment-là, les applaudissements ont aussi crépité à l’intérieur de ce magnifique vaisseau.

Après avoir salué les représentants des autres confessions chrétiennes, le pape s’est rendu dans la chapelle du chevet de la cathédrale, pour vénérer la couronne d’épine, le bois de la croix et le clou rapportés de Terre Sainte par le roi Saint Louis : des reliques sur lesquelles veillent les Chevaliers du Saint-Sépulcre et que les fidèles vénèrent spécialement pendant le carême.

« Dimanche, à Lourdes, je célébrerai la fête de la croix glorieuse », a rappelé ensuite le pape aux jeunes en leur confiant ce trésor de la Croix, avec celui de l’Esprit Saint, comme à Sydney, lors de la dernière JMJ.

Enthousiastes, ils scandaient le nom de « Benedetto » au point que le pape ne pouvait plus parler sous les clameurs. Surtout lorsqu’il leur a déclaré à plusieurs reprises qu’il avait « confiance » en eux et qu’il leur souhaitait d’éprouver « aujourd’hui et demain l’estime et l’affection de l’Eglise vivante ».

Il concluait : « Je vous fais confiance chers jeunes (hurlements) et je voudrais vous dire encore une fois que je vous fais confiance ».

Au début des vêpres, le cardinal Vingt-Trois a rappelé que le pape est déjà venu à Notre Dame, alors qu’il était le cardinal Joseph Ratzinger, pour y prêcher.

Evoquant ce qu’il appelle « la foi des cathédrales », le pape a rappelé qu’un de ses prédécesseurs, Alexandre III a posé la première pierre de la cathédrale et que Jean-Paul II y est aussi venu prier.

Rappelant que la liturgie de l’Eglise s’est constituée à partir de la liturgie de la Synagogue, vécue par le Christ et ses apôtres, et du Nouveau Testament, il évoquait aussi « la voix de ceux qui ont chanté ce psaume ici même avant nous depuis des siècles », et les « milliers d’hommes et de femmes qui ont compris que leur pèlerinage sur la terre trouverait son terme au ciel, dans la Jérusalem éternelle, et qui ont fait confiance au Christ pour les y mener ».

« Quelle joie, ajoutait-il, de nous savoir invisiblement entourés par une telle foule de témoins !» Joie donc, fil conducteur.

Et puis l’humilité aussi. Le pape souligne l’humilité de Dieu : « Quelle merveille revêt notre action au service de la Parole divine ! Nous sommes des instruments de l’Esprit. Dieu a l’humilité de passer par nous pour répandre sa parole ».

Déjà, dans son discours aux Bernardins, il disait : « L’humilité de la raison sera toujours nécessaire pour pouvoir l’accueillir. Il faut l’humilité de l’homme pour répondre à l’humilité de Dieu ».

Lors des vêpres, le pape s’est aussi arrêté sur la Parole de Dieu et sa transmission, mentionnant le prochain synode des évêques (5-26 octobre) et cette fameuse parole de saint Jérôme : « Ignorer les Ecritures c’est ignorer le Christ ».

Et l’unité, qui découle de la Parole. Benoît XVI a déclaré solennellement, en reprenant la priorité de l’unité annoncée dans sa première homélie d’avril 2005 : « Avec une confiance indéfectible en la puissance de Dieu qui nous a sauvés « en espérance », et qui veut faire de nous un seul troupeau, sous la houlette d’un seul pasteur, le Christ Jésus, je prie pour l’unité de l’Eglise. (…) La puissance de la Parole de Dieu est telle que nous pouvons tous lui être confiés, comme le fit jadis saint Paul, notre intercesseur privilégié en cette année (…). C’est le sens de cette unité de la parole de Dieu, signe, gage et garante de l’unité de l’Eglise que je demande ardemment au Seigneur de faire grandir en nous : pas d’amour dans l’Eglise sans amour de la Parole, pas d’Eglise sans unité autour du Christ rédempteur, pas de fruits de la rédemption sans amour de Dieu et du prochain, selon les deux commandements qui résument toute l’Ecriture sainte ».

Lors de ces vêpres en l’honneur de la Vierge Marie, le pape ne pouvait pas ne pas conclure, avec « sérénité » en citant son encyclique Spe salvi  (n. 50): « Sainte Marie, Mère de Dieu, notre Mère, enseigne-nous à croire, à espérer et à aimer avec toi. Indique -nous le chemin vers son règne ! »

Les jeunes ont porté en procession la statue de la Vierge Marie jusqu’aux Invalides où s’est déroulée la célébration eucharistique de samedi matin, avant le départ pour Lourdes : c’est le motif de la venue du pape, le jubilé des 150 ans des Apparitions de la Vierge Marie à Massabielle.

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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