Soyez comme lui, « bons comme le pain ! » : c’est l’invitation du pape François qui a évoqué la figure du grand saint polonais Albert Chmielowski (1845-1916), dont c’est aujourd’hui la fête, en saluant les visiteurs polonais ce mercredi matin, 17 juin, place Saint-Pierre. Un exemple décisif pour la vocation de Karol Wojtyla.
Le pape a souligné son engagement au service des pauvres : « En rappelant son dévouement aux pauvres, aux sans-abri, aux malades incurables, ouvrons comme lui nos cœurs aux nécessités de not frères les plus nécessiteux. »
Il invite à se mettre à son école : « Apprenons de lui à servir le Christ et à être « bons pour les autres comme le pain ». Imitons-le en tendant à la sainteté. »
Le pape François a déjà évoqué le grand saint en novembre dernier. Frère Albert – Adam Chmielowski, peintre renommé devenu tertiaire franciscain, a été béatifié – le 22 juin 1983 – puis canonisé – le 12 novembre 1989, peu après la chute du Mur de Berlin – par le saint pape Jean-Paul II.
Il a été déclaré saint patron « du difficile tournant » de la Pologne et de l’Europe, a souligné le pape François lors de l’audience générale du mercredi 12 novembre 2014, vingt-cinq ans jour pour jour après sa canonisation.
mettre en pratique l’amour miséricordieux envers les plus nécessiteux qui sont une image vivante du Christ – « Ecce Homo ». Que la devise de frère Albert – « Etre bon comme le pain » – fructifie en nous avec la sollicitude envers nos frères. Je vous bénis de tout cœur. »
Dans le récit de sa vocation – « Ma vocation, don et mystère » – Jean-Paul II a souligné l’importance pour lui de cette figure d’artiste qui renonce à son art pour servir les pauvres.
Il évoque la joie qu’il a eue à le canoniser : « Dans l’histoire de la spiritualité polonaise, le saint frère Albert occupe une place particulière. Sa figure fut déterminante pour moi, car je trouvais en lui un net soutien spirituel et un exemple pour renoncer à l’art, à la littérature et au théâtre, pour faire le choix radical de la vocation au sacerdoce. L’une des joies les plus grandes que j’aie éprouvées comme pape, ce fut d’élever ce pauvre de Cracovie en bure grise à l’honneur des autels, d’abord par la béatification à Blonie Krakowskie pendant mon voyage ne Pologne de 1983, puis par la canonisation à Rome, au mois de novembre de la mémorable année 1989 » (p. 46).
Alors qu’il était étudiant, Karol Wojtyla écrit une pièce de théâtre sur Frère Albert, intitulée « Frère de notre Dieu ». La pièce a été adaptée à l’écran par le réalisateur polonais Krystof Zanussi sous le titre : « Our God’s Brother : Adam Chmielowski » (1997). Une pièce qui a été représentée l’an dernier par le Séminaire pontifical français de Rome : un événement spirituel autant que théâtral. Jean-Paul II évoque cette pièce en disant que c’était une façon d’honorer « la dette de gratitude contractée envers lui » (op. cit. p. 47).
Peintre renommé, Adam Chmielowski avait fini par entrer dans le tiers-ordre franciscain sous le nom de frère Albert. Il a fondé d’abord un premier hospice pour héberger les mendiants de Varsovie et il a ensuite institué deux congrégations de tertiaires franciscains, l’une pour les hommes, l’autre pour les femmes, les Frères du Tiers-Ordre de Saint François, Serviteurs des pauvres. A la fin de sa vie, il existait 21 fondations.
Il mourut dans un des hospices qu’il avait fondés, le jour de Noël. Il existe aujourd’hui 69 fondations d’Albertins, 53 en Pologne et 16 autres dans différents pays du monde, dont l’Argentine.