« Une église fermée, ce n’est pas concevable » car « les gens qui passent devant ne peuvent pas entrer » et « le Seigneur, qui est à l’intérieur, ne peut pas sortir ». L’une des réponses pratiques à cet appel répété du pape François, c’est la « Nuit des églises », initiée par l’Église en France depuis 2011. A ce jour, 543 églises sont inscrites pour y participer cette année.
La cinquième édition de cet événement national aura lieu samedi prochain, 4 juillet 2015. Sur tout le territoire, des églises seront ouvertes aux visiteurs, auxquels seront proposés des concerts, expositions, visites, parcours ludiques et spirituels, afin de découvrir « le patrimoine artistique et cultuel » de l’église et « le message chrétien », comme précisé dans la Charte.
« Le seuil que chacun est appelé à franchir est celui de l’église, mais aussi celui d’un moment d’intériorité, inattendu peut-être », expliquent les organisateurs dans un communiqué.
« Dans ces monuments, qui font partie du patrimoine de la ville et qui en même temps restent souvent étrangers parce que la porte est close ou parce qu’on n’ose pas franchir le seuil, La Nuit des églises est une invitation à entrer », souligne Mgr Bernard-Nicolas Aubertin, archevêque de Tours, président de la commission épiscopale pour la Liturgie et la Pastorale sacramentelle (CELPS), évêque référent au département Art sacré de la Conférence des évêques de France.
Mais la valorisation du patrimoine religieux et culturel ne doit pas « cacher l’essentiel », précise-t-il : « Il est important que l’espace sacré (…) garde son sens profond… La Nuit des églises doit être une source d’inspiration pour la vie paroissiale, afin que d’autres événements pérennes soient organisés, pour une mise en valeur culturelle et cultuelle sur toute l’année. »
Dans le département des Landes, l’église de Saint-Pierre de Pissos participera pour la première fois à l’initiative, proposant un spectacle de chant lyrique et danse contemporaine sur le thème « Poètes et béguines, femmes de réponse ».
Pour Jany Pons Ballester, initiatrice du projet, « l’église est un lieu qui fait sens : la spiritualité a toujours été une quête inhérente à l’humanité ; les églises sont les traces matérielles de cette quête ».
« Les béguines sont des femmes laïques qui vivaient cloîtrées à partir du XIIIe siècle, […] elles ont inventé une façon plus libre d’exprimer les choses dans une langue courante […]. Par leur recherche mystique de sens, elles amènent cette réflexion sur la spiritualité intériorisée », ajoute-t-elle.
Le spectacle a été monté avec l’aide de l’artiste plasticienne Catherine Lippinois, qui affirme : « Une église de nuit, peu éclairée est un merveilleux lieu de silence et de méditation. Pas de bruit dehors, le grand silence dedans. Et une voix s’élève, un geste épuré… »