« L’éducation, à tous ses niveaux, est un véhicule puissant pour remédier au manque de progrès dans nos communautés et même dans nos églises à travers le monde », dans le domaine de l’écologie humaine intégrale, fait observer le patriarche Bartholomée.
A l’occasion cette inauguration du cycle d’études sur le « soin de notre maison commune et la protection de la création » et de la chaire UNESCO « Sur l’avenir de l’éducation à la durabilité », à l’Université pontificale du Latran, en présence de la directrice générale de l’UNESCO, Mme Audrey Azoulay, le 7 octobre dernier, le patriarche a pris la parole.
Il a rappelé combien le patriarcat oecuménique de Constantinople est engagé dans la promotion de l’écologie depuis 1989.
Il a souligné l’importance de cette Chaire qui porte son nom et celui du pape François: « la nouvelle Chaire de théologie de cette prestigieuse université pontificale sera à l’avant-garde de l’effort pour produire des penseurs, des praticiens et des dirigeants, qui soient sensibles et à l’écoute de la présence de Dieu dans chaque détail et dans chaque particule de sa création. »
Voici notre traduction, rapide, de travail, des paroles du patriarche Bartholomée, prononcées au Latran en anglais.
AB
REMARQUES
de Sa Sainteté le patriarche œcuménique Bartholomée
à l’inauguration de la Chaire UNESCO
en l’honneur du Pape François et du Patriarche Bartholomée
(Université Pontificale du Latran, 7 octobre 2021)
Votre Sainteté,
Distingués organisateurs et invités,
Il y a près d’un an, le Président de l’Université Pontificale du Latran, notre cher ami le Dr Vincenzo Buonomo, nous a contacté avec l’idée inspirée et inspirante de fonder une Chaire théologique dédiée à la Protection de la Création de Dieu dans cette éminente institution, sous le les auspices conjoints de notre frère bien-aimé en Christ le Pape François et de notre Modestie. En collaboration avec notre représentant personnel sur ce projet sacré, l’archidiacre Jean Chryssavgis, un programme d’études spécifique a été créé et la chaire est aujourd’hui lancée avec le soutien de l’UNESCO comme un moyen d’embrasser la vision et de faire avancer la mission de nos deux Églises sœurs et de leurs dirigeants actuels, tout en établissant une autre plate-forme tangible de collaboration entre les anciens sièges des saints Pierre et André.
En réfléchissant l’approche interreligieuse et interdisciplinaire du défi sensible, mais en même temps urgent, du changement climatique, le cadre académique de cette chaire inclut des dimensions théologiques et philosophiques, ainsi que des aspects juridiques et socio-économiques, afin de former et façonner les étudiants pour répondre à la crise écologique de façon collaborative et consciencieuse.
Bien sûr, cette Chaire n’est pas apparue brusquement ou de façon inattendue. Elle a émergé et s’est développée à la suite d’un travail de pionnier et primordial de la part de nos deux Églises, qui ont depuis longtemps démontré leur engagement à sensibiliser à l’importance vitale de protéger l’univers merveilleux de Dieu, non seulement en réponse à des préoccupations politiques ou économiques, mais surtout en réponse au mandat divin de prendre soin du don de la création, « de servir et de préserver la terre », comme Dieu l’a commandé à Adam et Eve dans le livre de la Genèse (chapitre 2, verset 15).
Le Patriarcat œcuménique a proclamé et promu ce message depuis plus de trois décennies maintenant, depuis 1989, lorsque notre vénérable prédécesseur le Patriarche Demetrios a publié la première encyclique annuelle aux chrétiens orthodoxes du monde entier, faisant ainsi du 1er septembre une journée de prière pour l’environnement naturel. Cette commémoration et cette célébration spéciales ont ensuite été affirmées et adoptées par d’autres Églises chrétiennes (y compris l’Église catholique romaine, la Communion anglicane et la Fédération luthérienne mondiale) et de nombreuses organisations œcuméniques (y compris le Conseil œcuménique des Églises et la Conférence des Églises européennes).
Plus particulièrement, notre frère le Pape François a publié sa courageuse encyclique Laudato si’ en 2015, qui a été lancée – encore une fois pour la première fois dans l’histoire des encycliques papales, grâce à la générosité du Pape ! – conjointement par le cardinal Peter Turkson et notre métropolite Jean de Pergame. Et, comme vous le savez tous, il y a à peine un mois, avec le pape François et l’archevêque Justin Welby, nous avons signé une déclaration commune soulignant combien nous dépendons tous les uns des autres pour faire face à toute crise mondiale, telle que la Covid-19 et le changement climatique. C’était, comme nous l’avons déclaré, « la première fois que nous nous sentions tous les trois poussés à aborder ensemble l’urgence de la durabilité environnementale, son impact sur la pauvreté persistante et l’importance de la coopération mondiale ».
En 1989, alors que sortait la première encyclique environnementale du Patriarcat œcuménique, on commençait seulement à prendre conscience du défi du changement climatique et de la pollution. Pourtant, aujourd’hui, trois décennies plus tard, malheureusement, les politiciens et les entreprises sont toujours réticents ou résistants à poursuivre des politiques et des pratiques pour arrêter ou freiner le problème. C’est précisément pourquoi nous avons besoin des universités et des écoles pour semer les semences nécessaires pour motiver la réponse appropriée et la transformation nécessaire. L’éducation, à tous ses niveaux, est un véhicule puissant pour remédier au manque de progrès dans nos communautés et même dans nos églises à travers le monde.
C’est la connaissance et l’éthique que nous devrions promouvoir. Et la nouvelle Chaire de théologie de cette prestigieuse université pontificale sera à l’avant-garde de l’effort pour produire des penseurs, des praticiens et des dirigeants, qui soient sensibles et à l’écoute de la présence de Dieu dans chaque détail et dans chaque particule de sa création.
Nous sommes reconnaissants de l’honneur de dédier cette chaire au Pape François et à notre Modestie. Et nous vous souhaitons toute la bénédiction et le succès dans votre noble commission.
© Traduction de Zenit, Anita Bourdin