« Nous assistons à une détérioration préoccupante des conditions de cette liberté fondamentale [la liberté religieuse, ndlr] qui, dans un certain nombre de cas, a atteint le degré d’une persécution ouverte, où les chrétiens sont de plus en plus les premières victimes », déplore Mgr Paul Richard Gallagher.
Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire du Saint-Siège pour les Relations avec les États, est en effet intervenu, à Rome, le 13 octobre dernier, à la conférence annuelle de l’Académie internationale pour le développement économique et social, intitulée « Liberté religieuse, sécurité et développement en Europe ». Une synthèse de l’agence SIR dont voici notre traduction de l’italien.
Fondamentalismes et démocratie
Pour Mgr Gallagher, « les facteurs déterminants de ces situations alarmantes sont certainement liés à la diffusion des fondamentalismes et à la permanence d’États autoritaires et non démocratiques ».
Par ailleurs, « dans de nombreux pays d’ancienne tradition démocratique, la dimension religieuse a tendance à être vue avec un certain soupçon, soit à cause des problématiques inhérentes au contexte multiculturel, soit en raison de l’affirmation inexorable d’une vision séculariste, selon laquelle les religions représenteraient des visions traditionnelles de l’homme et de la société en compétition directe avec la pleine affirmation des droits de l’homme ».
Discrimination en Europe
Il constate aussi des formes d’intolérance et de discrimination en Europe : « Ces derniers temps, en Europe, on observe une croissance inquiétante de formes d’intolérance et d’épisodes de discrimination, parfois latents, à l’égard des chrétiens. »
En Europe, « les autorités civiles ne reconnaissent pas toujours aux communautés religieuses le rôle d’interlocuteurs, contrairement à ce qui se produit, par exemple, pour les organisations de la société civile. En outre, dans le contexte d’une société sécularisée, il semble qu’il ne soit pas toujours facile pour les autorités publiques de saisir la singularité de la contribution que peuvent offrir les communautés religieuses pour le maintien de la cohésion entre les différentes composantes sociales, en favorisant à cet effet un dialogue ouvert et respectueux ». Mais au contraire, « la dimension religieuse » continue d’« être un point de référence existentiel pour des millions de personnes sur le continent européen ».
La liberté religieuse, devoir des institutions
Pour Mgr Gallagher, il est « intrinsèquement contradictoire de demander la liberté pour tous et, au nom de cette liberté, de la nier à certains groupes ».
C’est un devoir pour les institutions que de s’opposer à « toute forme de discrimination basée sur l’orientation religieuse » mais aussi « de promouvoir et de protéger la liberté religieuse de la même manière et avec tous les instruments employés pour la défense de tous les autres droits fondamentaux ».
© Traduction de Zenit, Constance Roques