« Le Seigneur compte sur votre audace, votre courage, votre enthousiasme », a lancé le pape François à 35 jeunes de la Fraternité Politique du Chemin Neuf, qu’il a reçus au Vatican ce 30 avril 2021. Il les a invités à redonner « le gout de la vie et l’espérance dans l’avenir » aux jeunes.
Devant la délégation de jeunes de 18 à 33 ans venus de différents pays, et de différentes confessions chrétiennes, le pape a encouragé à créer « des liens d’amitié, de partage fraternel, pour un monde meilleur » : « Soyez cette flamme qui fait renaître l’espérance dans le cœur de tant de jeunes découragés, tristes, sans perspectives », a-t-il exhorté.
« Je vous encourage à ne pas avoir peur de parcourir les routes de la fraternité et de construire des ponts entre les hommes, entre les peuples, dans un monde où s’élèvent encore tant de murs par crainte des autres », a-t-il ajouté.
Et le pape de souhaiter que les projets de la Fraternité expriment « une Eglise pauvre avec et pour les pauvres, une Eglise en sortie qui se fait proche des personnes en situation de souffrance, de précarité, de marginalisation, d’exclusion ».
Les membres de la Fraternité née en France en 2014 ont présenté au pape leurs initiatives, notamment l’événement « Changemakers » qui rassemblera des jeunes européens du 27 juillet au 1er août à Budapest (Hongrie).
Paroles du pape François
Chers amis,
Je souhaite la bienvenue à vous, membres de la Fraternité politique du Chemin Neuf, et à travers vous, j’exprime aussi mon cordial salut aux jeunes de différents pays qui, comme vous, bénéficient des compétences et de l’accompagnement de la Communauté du Chemin Neuf. Je vous remercie d’avoir fait ce déplacement jusqu’à Rome, malgré les limitations dues à la pandémie.
Avec vous, je rends grâce au Seigneur pour l’œuvre de son Esprit, qui se manifeste dans votre cheminement humain et spirituel au service du bien commun et spécialement des pauvres, refusant ainsi la misère et agissant pour un monde plus juste et plus fraternel. En effet, dans la course effrénée à l’avoir, à la carrière, aux honneurs ou au pouvoir, les faibles et les petits sont souvent ignorés et rejetés, ou considérés comme inutiles. Ou même, ils sont considérés comme du matériel de rebut. C’est pourquoi je souhaite que votre engagement et votre enthousiasme au service des autres, forgés dans la force de l’Evangile du Christ, redonnent le gout de la vie et l’espérance dans l’avenir à de nombreuses personnes et en particulier à de nombreux jeunes.
« La vocation laïque consiste avant tout dans la charité en famille, la charité sociale et la charité politique : elle est un engagement concret, à partir de la foi, pour la construction d’une société nouvelle, elle consiste à vivre au milieu du monde et de la société pour évangéliser ses diverses instances, pour faire grandir la paix, la cohabitation, la justice, les droits humains, la miséricorde, et étendre ainsi le Règne de Dieu dans le monde » (Christus vivit, n. 168). C’est bien dans cette dynamique que vous cheminez dans une ouverture œcuménique et un cœur disponible à accueillir les différentes cultures et traditions, en vue de transformer le visage de notre société. Chers amis, je vous encourage à ne pas avoir peur de parcourir les routes de la fraternité et de construire des ponts entre les hommes, entre les peuples, dans un monde où s’élèvent encore tant de murs par crainte des autres.
A travers vos initiatives, vos projets et vos actions, rendez visible une Eglise pauvre avec et pour les pauvres, une Eglise en sortie qui se fait proche des personnes en situation de souffrance, de précarité, de marginalisation, d’exclusion. En effet, « de notre foi au Christ qui s’est fait pauvre, et toujours proche des pauvres et des exclus, découle la préoccupation pour le développement intégral des plus abandonnés de la société » (Evangelii gaudium, n. 186).
Avec les jeunes de vos sociétés, plus que jamais, vous faites face à des défis où le bien-être et la santé de notre maison commune sont en jeu. Il s’agit bien d’une conversion écologique qui reconnait l’éminente dignité de chaque personne, sa valeur propre, sa créativité et sa capacité à rechercher et à promouvoir le bien commun. Ce que nous vivons actuellement avec la pandémie nous apprend concrètement que nous sommes tous engagés sur le même bateau et que nous ne pourrons vaincre les difficultés que si nous acceptons de travailler ensemble. Et justement vous passez quelques jours ici à Rome pour réfléchir sur un aspect particulier de la vie dans notre maison commune, celui de la présence des migrants et de leur accueil dans l’Europe d’aujourd’hui. En effet, et vous le savez, « quand on parle de migrants et de personnes déplacées, trop souvent on s’arrête aux chiffres. Mais il ne s’agit pas de chiffres, il s’agit de personnes ! Si nous les rencontrons, nous parviendrons à les connaître. Et en connaissant leurs histoires, nous parviendrons à comprendre » (Message pour la 106ème Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié, 15 mai 2020).
Chers amis, je vous invite à rester fermes dans vos convictions et dans votre foi. N’oubliez jamais que le Christ est vivant et qu’il vous appelle à marcher courageusement à sa suite. Avec lui, soyez cette flamme qui fait renaître l’espérance dans le cœur de tant de jeunes découragés, tristes, sans perspectives. Créez des liens d’amitié, de partage fraternel, pour un monde meilleur. Le Seigneur compte sur votre audace, votre courage, votre enthousiasme.
Je confie chacun de vous et vos familles, ainsi que les membres de votre Fraternité et tous les jeunes que vous rencontrez à l’intercession de la Vierge Marie et à la protection de saint Ignace. Je vous bénis de grand cœur. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Que le Seigneur vous bénisse tous, chacun de vous. Amen.
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