Le Saint-Siège dresse un bilan de la première année de travail de la Fondation vaticane Jean-Paul Ier instituée par le pape François le 18 février 2020.
Le but de cette Fondation est de « protéger le patrimoine documentaire, culturel et religieux laissé par le pape Jean-Paul Ier » pour « favoriser au niveau international la recherche, les études, l’approfondissement et la divulgation de son œuvre et de sa pensée », rappelle un communiqué du 28 avril 2021.
Au cours de cette première année, « des pas importants ont été faits ». Parmi les premiers actes de la Fondation, la signature avec le dicastère pour la communication « d’un accord-cadre sur les droits d’édition pour l’utilisation des écrits, des enregistrements sonores et du matériel photographique relatifs à Jean-Paul Ier ».
Un autre accord a été signé avec la Librairie éditrice du Vatican (LEV) pour la création d’une collection ad hoc consacrée à Jean-Paul Ier. La collection des ouvrages a commencé par la réédition de deux textes : la monumentale Biographie ex documentis dirigée par Stefania Falasca, Davide Fiocco et Mauro Velati et la réédition du livre Cronaca di una morte (Chronique d’une mort), de Stefania Falasca. L’ouvrage a également été traduit en anglais et en espagnol et sera bientôt publié dans ces deux langues.
La collection se poursuit par l’édition critique des enseignements de Jean-Paul Ier, avec le synopsis complet des interventions écrites et prononcées par le pape.
Au cours de ces mois, la Fondation a en outre travaillé à la réalisation de son site web en italien et en anglais, désormais en ligne : www.fondazionevaticanagpi.va
La Fondation a également demandé l’acquisition des films sur Jean-Paul Ier conservés à Teche Rai (radio et télévision italienne), étant donné que le Vatican ne dispose pas de matériel filmé inhérent au pape Luciani. Le 22 avril dernier, une copie de ce matériel a été officiellement donnée au président cardinal Pietro Parolin, au nom de la Rai, par Massimo Milone, directeur de Rai Vatican.
Les Archives privées du pape Jean-Paul Ier
Les Archives privées d’Albino Luciani ont été installées au siège de la Fondation (via della Conciliazione n. 3), opérationnel depuis le début de cette année. Elles sont constituées de l’ensemble des écrits autographes, des carnets, agendas, leçons, de la correspondance et du matériel imprimé, couvrant la période de 1929 à 1978.
Le corpus des documents – rapportés au Saint-Siège depuis les Archives historiques du Patriarcat de Venise – est composé de 64 classeurs. « L’attention prioritaire s’est centrée sur ces archives, lit-on dans la note, puisqu’elles constituent le « patrimoine » de la Fondation et qu’elles sont d’une importance fondamentale pour la réalisation du projet de l’œuvre omnia. »
Le 1er mars 2021 ont commencé, sous la conduite du préfet des Archives apostoliques du Vatican, Mgr Sergio Pagano, le travail d’inventaire et, parallèlement, avec la collaboration de la Bibliothèque apostolique du Vatican, le travail de numérisation du Fonds.
En outre, la reconstitution de la bibliothèque personnelle du pape Luciani est l’un des projets déjà approuvés par la Fondation ; elle sera installée à Venise à la bibliothèque diocésaine du séminaire du patriarcat.
La préparation d’un congrès sur le magistère de Jean-Paul Ier est aussi en cours. Il est prévu pour le printemps 2022.
« Le souvenir d’Albino Luciani est vivant »
Commentant la création et le travail de la Fondation, Mgr Francesco Moraglia, patriarche de Venise, souligne que « le souvenir d’Albino Luciani est vivant et bien présent dans le cœur de beaucoup » de Vénitiens. « Pendant plus de huit ans, il fut patriarche de Venise, puis souverain pontife de l’Église catholique, mais restant toujours un doux et courageux travailleur à la vigne du Seigneur », note Mgr Moraglia.
C’était un « homme obéissant à Dieu et à son projet », souligne-t-il : « Pour Albino Luciani, même lorsqu’il devient Jean-Paul Ier, la priorité et l’attention furent données à l’annonce de l’Évangile, sans jamais la laisser au second plan ou la banaliser. »
Et il poursuit : « Il se tenait toujours avec simplicité devant le monde sans le craindre et sans s’abaisser à des compromis », « sans céder à la tentation de conquérir une notoriété facile, mais en se chargeant toujours de sa responsabilité et de sa souffrance personnelle ».
C’est pourquoi sa figure, « physiquement mince et surtout ‘concédée’ à l’Église universelle pendant un temps si bref », « continue de diffuser une nostalgie de sainteté, d’humilité et de véritable authenticité ».
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
