La « servante de Dieu », María de los Desamparados Portilla Crespo (1925-1996), laïque espagnole et mère de 11 enfants, a vécu les vertus humaines et chrétiennes de façon « héroïque », c’est-à-dire évangélique. C’est ce que reconnaît un décret promulgué par la Congrégation pour les causes des saints, avec l’approbation du pape François, le 24 avril 2021. La reconnaissance d’un miracle ouvrirait ensuite la porte à sa béatification.
En recevant le préfet du dicastère, le cardinal Marcello Semeraro, le pape a autorisé la publication de six décrets concernant douze martyrs espagnols et les « vertus héroïques » de cinq baptisés. La canonisation « équipollente » de la bienheureuse italienne des XIIIe-XIVe siècles Marguerite de Città di Castello a été aussi annoncée lors de cette audience.
María de los Desamparados Portilla Crespo était « une travailleuse infatigable, toujours joyeuse et généreuse, donnant aux autres un exemple permanent de vie chrétienne » et toujours tournée vers « les plus vulnérables, pauvres, malades ou séparés de Dieu », selon les promoteurs de sa béatification. Sa vie « est un exemple éclatant pour la grande majorité des fidèles chrétiens, laïcs et mariés », elle « fait voir qu’il est possible d’atteindre la sainteté à travers sa famille, son travail et son environnement social, c’est-à-dire qu’il est possible de suivre le Christ de près au milieu des circonstances humaines ordinaires: mariage, famille, amis, travail, culture, repos, joies, soucis, etc. ».
María de los Desamparados Portilla Crespo est née à Valence le 29 mai 1925 dans une famille chrétienne pratiquante.
En 1946, elle obtient le titre d’enseignante et de gardienne d’enfants et à cette période, elle est aussi catéchiste dans la paroisse de Santa Cruz, située dans le quartier de Carmen. En 1947, elle fait la connaissance de Federico Romero Pérez, avec qui elle s’est mariée à Valence le 29 novembre 1950.
En raison du travail de son mari, la famille déménage à Madrid. Là, Maria et son mari font partie de l’« Œuvre apostolique familiale » qui reçoit plus tard le nom de « Mouvement de la famille chrétienne ». Ils occupent des postes de direction au sein du Comité central du mouvement.
De 1994 à 1996, atteinte d’un cancer du poumon, « elle a donné un exemple de foi, d’intégrité et l’a offert comme instrument pour se rapprocher de Dieu, d’elle-même et de ceux qui l’accompagnaient », lit-on dans sa biographie. Même lorsque son état empirait, elle était toujours attentive aux problèmes des autres, et aux événements sociaux et mondiaux. « Son intégrité et sa joie chrétienne font partie des vertus chrétiennes que l’Église reconnaît », affirment les biographes.
Elle est décédée le 10 mai 1996 et son corps repose dans la Crypte de l’Almudena à Madrid.