Audience du 2 déc. 2020 ©Vatican Media

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Abus : « éradiquer ce mal profond », message du pape

Symposium mondial sur la prévention

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« Eradiquer ce mal profond » : c’est le voeu du pape François en saluant les participants au symposium mondial « Foi et épanouissement : stratégies pour prévenir et guérir les abus sexuels envers les enfants » qui est organisé en ligne du 8 au 10 avril 2021, indique Vatican News.

Dans un message signé par le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, le pape espère que « le symposium contribuera à une prise de conscience majeure de la gravité et de l’étendue des abus sexuels sur les enfants et promouvra une coopération plus efficace à tous les niveaux de la société ».

Le pape exprime sa gratitude pour « les efforts constants réalisés pour assurer le bien-être de tous les enfants de Dieu et pour redonner dignité et espoir aux survivants des abus ».

L’événement est organisé par la Commission pontificale pour la protection des mineurs, la Harvard Divinity School et l’Université catholique d’Amérique, en collaboration avec d’autres organisations internationales, notamment l’Unicef ​​et l’Organisation mondiale de la santé. La rencontre de trois jours débute ce 8 avril qui marque la première Journée mondiale pour la prévention, la guérison et la justice des abus sexuels envers les enfants.

Le cardinal Seán O’Malley, président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, a ouvert la réunion en ligne, remerciant les victimes qui continuent de se manifester pour partager leurs histoires: « C’est grâce à votre courage, a-t-il dit, que la protection d’enfants, de jeunes et d’adultes vulnérables et les programmes d’aide aux victimes deviennent des éléments centraux de tous les aspects de notre vie. Mais comme le programme de ce colloque l’indique clairement, il reste encore beaucoup à faire. »

La professeure Jennifer Wortham, directrice exécutive de l’Initiative pour la santé, la religion et la spiritualité à l’Université de Harvard et une des organisatrices du symposium, a expliqué que la rencontre n’est pas seulement centrée sur l’Église catholique, mais sur les abus sexuels qui ont lieu dans toutes les communautés religieuses et dans la société en général: « Que ce soit à la maison, dans une école ou à travers une association scoute ou un camping , nous recherchons des moyens par lesquels les chefs religieux peuvent s’engager efficacement dans le processus de guérison et de prévention. »

Le témoignage de Jennifer Wortham

Les membres de la famille de la professeure Wortham étaient victimes des abus : deux de ses frères ont été abusés par le prêtre de leur paroisse, alors qu’ils avaient environ 10 ans. « C’était une expérience très traumatisante pour ma famille, car nous étions des catholiques dévoués », a-t-elle dit, interviewée par Vatican News.

« Le prêtre était très proche: un membre de notre famille, je dirais », a-t-elle raconté. Lorsque ses frères et sœurs ont révélé les abus dans les années 1990, la famille a été profondément secouée. « Nous nous sommes battus et mes frères se sont battus pendant de très nombreuses années pour vaincre les effets des abus. Malheureusement, lorsque nous l’avons signalé à l’Église, nous avons eu une expérience très désagréable. »

Wortham, comme sa mère, a quitté l’Église, cherchant la guérison dans diverses communautés de foi. Elle a même passé deux ans dans un monastère bouddhiste.

En 2015, Jennifer a ressenti le besoin de visiter une église pour se sentir proche de sa grand-mère décédée: « Je suis allée dans une église catholique près de chez moi », a-t-elle raconté, « et pendant que j’étais là-bas, j’ai eu une forte inspiration: pardonner aux coupables et laisser partir ce traumatisme ».

Quelques mois après son retour à l’Église, Wortham faisait le ménage de printemps de la maison lorsqu’elle a découvert deux nids d’oiseaux et a ressenti un fort désir d’en livrer un au pape François. Elle lui a écrit une lettre et a reçu une réponse l’invitant à le rencontrer lors d’une audience générale.

Le 28 décembre 2016, la professeure a rencontré le pape et a pu lui remettre le nid qu’elle avait attaché à un piédestal en bois: « J’ai senti que j’avais vraiment envie de le regarder dans les yeux et voir son engagement », a-t-elle dit. « Quand je l’ai rencontré, j’ai vu qu’il était vraiment profondément engagé dans la résolution de ce problème. »

Après cette rencontre, la professeure Wortham s’est sentie appelée à partager son expérience avec les victimes d’abus sexuels et leurs familles afin de démontrer que « l’Église se soucie vraiment de ce problème et travaille dur » pour le résoudre.

Jennifer Wortham a aussi rencontré le cardinal O’Malley, qui a soutenu son désir d’instaurer une Journée mondiale pour la prévention, la guérison et la justice des abus sexuels envers les enfants.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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