« Seul l’amour de Dieu peut unir des cœurs divisés et y générer le pardon, la tolérance et la paix », déclare le pasteur Guérékoyame-Gbangou qui a accueilli le pape François à la faculté de Théologie évangélique de Bangui, dimanche après-midi, 29 novembre.
L’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, le pasteur évangélique, pasteur Nicolas Guérékoyame-Gbangou, président de l’Alliance des évangéliques en Centrafrique (AEC), et l’imam président du Conseil musulman de Centrafrique, Oumar Kobine Layama, ont été appelés « les trois saints de Bangui » : ils ont reçu le prix Sergio Vieira de Mello, en août dernier, au Palais des Nations à Genève, pour leur travail commun de réconciliation en Centrafrique.
Dimanche après midi, l’imam Oumar Kobine Layama et le pasteur Nicolas Guérékoyame-Gbangou étaient présents à l’ouverture de la Porte sainte et à la messe en la cathédrale Notre-Dame.
A.B.
Allocution du pasteur Guérékoyame-Gbangou
Sa Sainteté Pape François, Éminents serviteurs de Dieu, membres de la Délégation Papale
Chers Collègues leaders de la Plateforme des Confessions Religieuses en Centrafrique
Révérends Pasteurs,
Membres du Comité Exécutif de l’Alliance des Évangéliques en Centrafrique (AEC)
Monsieur le Doyen de la Faculté de Théologie Évangélique de Bangui (FATEB)
Révérends Présidents des différentes communautés des Églises membres de l’AEC
Distingués invités, chers frères et sœurs en Christ Jésus.
Nous avons une grande joie, en cette circonstance de la visite de sa Sainteté Pape François, qui à choisi de se rapprocher de notre pays, la République Centrafricaine, qui vit une période extrêmement difficile de son histoire, à cause des multiples troubles militaro-politiques dont les effets viennent envenimer les conditions de vie des populations marquées par la pauvreté économique.
Sa Sainteté Pape François, Mieux vaut tard que jamais. Et nous sommes particulièrement touchés de ce qu’en dépit de vos lourdes charges, il a plu à Sa Sainteté d’inscrire la République Centrafricaine dans le programme de votre première visite sur le continent africain en cette fin d’année 2015.
Nous bénissons Dieu d’avoir rendu possible cette visite apostolique, après celle du Pape Jean-Paul II en 1985 à un moment aussi important où notre pays se préparait à franchir avec succès une transition démocratique.
Aujourd’hui encore, l’histoire se répète : Votre Sainteté arrive dans ce pays à un moment où le pays est engagé dans un processus électoral en vue de choisir par la voie démocratique, ses futurs dirigeants. En cela, beaucoup d’espoirs sont attachés à votre visite: – espoir de remettre le pays dans son cours normal, avec des Institutions démocratiques, – espoir de restauration de la paix, par le pardon, la tolérance, le vivre-ensemble et la cohésion sociale, – espoir de voir le pays établi dans des conditions sécuritaires favorables à son développement économique et social. Tels sont les attentes des croyants de Centrafrique qui s’inscrivent biens dans la matrice de votre programme d’action en 2015, basé essentiellement sur l’environnement, la réforme du gouvernement de l’Église et le synode sur la famille.
L’Église en Centrafrique à travers la plateforme des confessions religieuses, travaille pour améliorer l’environnement sociopolitique et restaurer la paix, condition sine qua non de tout développement durable et d’un meilleur épanouissement de la famille.
Par cette visite, Votre Sainteté témoigne de façon pratique sa compassion envers le peuple Centrafricain, en lui offrant un modèle d’amour partagé, c’est-à-dire la démonstration de l’amour de Dieu auprès des différentes couches sociales de Centrafrique, qui, à leur tour, doivent s’efforcer à le vivre au quotidien.
Car, seul l’amour de Dieu peut unir des cœurs divisés et y générer le pardon, la tolérance et la paix. Nous avons grand espoir que vos prières jointes aux nôtres et vos actions en appui de tous les efforts que déploie la Communauté Internationale aideront sans doute la République Centrafricaine à retrouver son bien-être corporel et spirituel. D’ores et déjà au nom de toutes les Églises Évangéliques de Centrafrique, nous tenons à remercier Sa Sainteté pour l’aide d’urgence faite au bon moment pour soulager les peines de certains sinistrés de la crise militaro-politiques. Nos préoccupations de l’heure pour lesquelles nous sollicitons l’appui de Sa Sainteté portent sur: – le désarmement des groupes armés, – la réhabilitation des forces armées Centrafricaines (FACA) – la réalisation de certains projets de la Plateforme des confessions religieuses, notamment la création d’une station de radio, d’écoles et des centres de santé intercommunautaires. Nous vous remercions pour votre attention.
