« Une parole du pape qui dit ‘n’ayez pas peur’, cela nous donne de la force et du courage », affirme le Français Pierre Larrouturou, économiste, euro-député, rapporteur général du budget de l’Union européenne, après la rencontre avec le pape François au Vatican.
Quatre activistes engagés dans l’économie sociale et solidaire sont venus discuter avec le pape des sujets qui lui sont chers parmi lesquels celui de la transition écologique, indique Vatican News du 15 mars 2021.
Les trois autres participants de la rencontre étaient : Cyril Dion, écologiste, documentariste et garant de la Convention citoyenne sur le climat en France, Samuel Grzybowski, du mouvement interconvictionnel Coexister, et Eva Sadoun, entrepreneuse et activiste, co-présidente du mouvement Impact France qui rassemble les acteurs de l’économie durable. Initiateur de cette rencontre, Paul Larrouturou, a été finalement présent en mode virtuelle, car il est touché par le coronavirus.
« Le pape a beaucoup insisté sur le fait que pour lui la jeune génération était la génération qui pouvait avoir la créativité et la force de faire bouger les choses », explique Cyril Dion après la rencontre au Vatican.
La jeune entrepreneuse Eva Sadoun dit qu’elle est venue voir le pape « pour lui dire qu’aujourd’hui, il y avait des acteurs économiques qui ont intégré les problématiques dont il parle, de justice sociale et écologique dans l’économie ».
Un autre système est possible, souligne à son tour l’économiste Paul Larrouturou : « il faut changer » le système économique actuel « et interpeller nos dirigeants », estime-t-il.
C’est la troisième fois que Larrouturou rencontrait le pape, pour discuter notamment de son projet de loi sur la taxation des entreprises financières, lancé en 2008, et actuellement discuté par les États membres de l’UE.
L’appui moral du pape François arrive au moment où le projet de loi sur le climat est discuté en France. Un projet tiré d’une initiative inédite que le pape a jugé très intéressante, rapporte Cyril Dion: la mise en place d’une convention citoyenne rassemblant 150 personnes tirées au sort qui ont proposé des pistes de réformes pour lutter contre le réchauffement climatique et réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre en France en 2030 par rapport à 1990. Cependant, les écologistes français estiment que les propositions issues de cette convention sont finalement vidées de leur substance dans le projet de loi sur le climat discuté actuellement à l’Assemblée.
La question de la transition écologique est aussi spirituelle, affirme Samuel Grzybowski de l’association Coexister. « Il faut décloisonner nos enjeux. Les justices sociale et environnementale doivent être un combat qui nous rassemble et nous fédère », conclut-il.