« Je pense que c’est un voyage très important »: Benoît XVI, interrogé par le quotidien italien Corriere della Sera, reconnaît que le voyage apostolique imminent du pape François en Irak est aussi « dangereux ».
Le pape Benoît XVI, 94 ans en avril prochain, a accordé cette interview à l’occasion de l’anniversaire de la fin de son pontificat, le 28 février 2013, après la première démission d’un pape à l’époque moderne. Il parle avec un filet de voix aidé de son secrétaire particulier, Mgr Georg Gänswein.
Benoît XVI a annoncé sa démission le 11 février 2013 et elle est devenue effective le 28 février suivant avec son départ pour Castelgandolfo, il ne reviendra qu’en mai, après la fin des travaux au monastère Mater Ecclesiae du Vatican où il s’est retiré depuis.
« Malheureusement, dit le pape émérite, il tombe à un moment très difficile qui en fait également un voyage dangereux: pour des raisons de sécurité et du fait de la Covid. »
Il annonce prier pour ce voyage : « Et puis il y a l’instabilité de la situation irakienne. J’accompagnerai François de ma prière. »
A propos du nouveau Premier ministre italien, Mario Draghi, le pape émérite ajoute: « Nous espérons qu’il pourra résoudre la crise. C’est aussi un homme très respecté en Allemagne. »
Interrogé sur le nouveau président des Etats Unis, Joe Biden, deuxième président catholique après John F. Kennedy, le pape Ratzinger ne cache pas ses réserves au plan religieux: « C’est vrai, il est catholique et pratiquant. Et personnellement, il est contre l’avortement. Mais en tant que président, il a tendance à se présenter en continuité avec la ligne du Parti démocrate… Et sur la politique du genre, nous n’avons pas encore bien compris quelle est sa position. »
A propos de sa propre démission, le pape émérite confie de nouveau: « Ce fut une décision difficile. Mais je l’ai prise en pleine conscience et je pense avoir bien fait. Certains de mes amis, un peu fanatiques, sont toujours en colère, ils n’ont pas voulu accepter mon choix. »