Card. George Pell © Vatican Media

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La réforme financière,  un « combat épuisant », par le card. Pell (2/3)

Le Tour de France en prison

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Le cardinal George Pell dit d’avoir mené « un combat épuisant pour la réforme financière » du Vatican à l’époque où il était préfet du Secrétariat pour l’Économie.« Je suis reconnaissant qu’une partie de la vérité soit révélée, souligne-t-il. Au moins à cette époque, travailler pour la réforme financière au Vatican était très difficile. »

C’est ce que le cardinal a déclaré lors de sa première conversation publique avec les médias, y compris Zenit (Deborah Lubov), après sa libération de la prison australienne. Le cardinal a été accusé d’agression sexuelle présumée remontant à la fin des années 1990 et a été condamné à six ans de prison en Australie. Déclaré coupable en décembre 2018, il a été libéré le 7 avril 2020 après 59 semaines de prison: la Haute Cour d’Australie a annulé la condamnation. Il a confié aux media : « Sans la foi, on ne peut pas pardonner« .

Au cours de la rencontre virtuelle avec les journalistes du monde entier, le cardinal a présenté son livre Prison Journal: The Cardinal Makes His Appeal (Journal de prison : le cardinal fait appel), publié avec Ignatius press et rédigé sous forme de journal pendant ses 404 jours de prison. La rencontre virtuelle a eu lieu le 16 décembre 2020.

Pas de retour au Vatican

Ancien membre du Conseil des cardinaux n’envisage pas de retourner de travailler au Vatican : « Ce n’est pas une option, a-t-il dit. Il me reste des mois avant d’avoir 80 ans. L’âge de la retraite est de 75 ans. Je ne retournerai à aucun travail formel. »

A la question de l’Associated Press sur un lien probable entre ses poursuites en Australie et son travail au Vatican sur les réformes financières, le cardinal Pell a répondu : « Nous n’avons pas de preuve  (…) que l’argent de Rome ait été utilisé de quelque manière que ce soit pour pervertir la cause de la justice. Je n’ai jamais prétendu cela. Et j’ai fait tout mon possible pour que cela soit clair. »

Le cardinal Pell se dit convaincu « que de l’argent est effectivement allé de Rome en Australie à cette époque » : « Mais je n’ai aucune preuve où cela sa fini. Donc, je l’ai dit, il y a des indices, mais aucune preuve. Une autre image que j’ai utilisée est qu’il y a de la fumée, mais nous n’avons pas de preuve d’incendie… »

« Je n’ai jamais pensé que je serais en prison pour le reste de ma vie »

Plusieurs questions ont été posées au cardinal sur son séjour en prison, sur ses souvenirs les plus déprimants et les meilleurs de cette période ainsi que sur son Journal. « Je n’ai jamais pensé que je serais en prison pour le reste de ma vie, a déclaré le cardinal Pell. J’ai été condamné à six ans, j’ai eu une libération conditionnelle après trois ans. Je n’ai jamais pensé que je serais là pour toujours… »

Il existe deux raisons pour lesquelles il a rédigé son Journal, a-t-il expliqué : pour avoir « un historique d’une époque étrange » et « en second lieu, et c’est peut-être plus important encore, précisément parce que je pensais que mes réflexions seraient capables d’aider les gens, pas seulement ceux qui sont en prison, qui traversent des moments difficiles ».

Parmi ses souvenirs les plus déprimants, le cardinal a noté le moment où « les juges de la Cour suprême australienne » « ont déclaré » qu’il était « coupable » : « Le sentiment était que l’accusation avait été très mal faite, car ils n’avaient aucune preuve. »

Le Tour de France en prison

« Il y a eu beaucoup de bonnes choses, a poursuivi le cardinal: un soutien merveilleux de ma famille et de mes amis, des lettres que j’ai reçues, également d’autres prisonniers. Il y avait un meurtrier à côté de moi et il m’a souhaité bonne chance le jour de mon appel… Les gens m’ont envoyé beaucoup d’articles, beaucoup de choses intellectuellement stimulantes. L’aumônier a fait un travail merveilleux et il est en prison depuis 25 ans. »

Le cardinal Pell confie avoir regardé le Tour de France pendant son emprisonnement : « J’ai vraiment apprécié ça. La campagne française est magnifique. »

Pour ce qui est la nourriture en prison, le cardinal a dit qu’elle « était plutôt bonne, mais les portions étaient bien plus que ce dont j’avais besoin ». Il a noté que c’était « à l’anglaise », avec beaucoup de viande, de féculents et trois légumes de trois couleurs : « Le point culminant était une tarte à la viande, (spécialité anglaise). Pouvoir manger ça quand je sortais de la salle de gym, c’était vraiment merveilleux. »

Un autre journaliste a demandé s’il y avait une chose qui lui manquait et qu’il avait apprécié après sa libération : « Eh bien…. J’avais l’habitude de terminer chaque soir avec une tasse de thé à la camomille et des carrés de chocolat Cadbury. Et j’ai vraiment apprécié ça. »

 

(à suivre)

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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