Revue Il mio papa octobre 2020

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L’après-pandémie : l’espérance du pape dans « l’âme des peuples »

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Entretien pour la revue “Il mio Papa”

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« L’humanité est capable de réagir… J’aime penser à l’âme des peuples, à cette réserve spirituelle qui leur permet d’aller toujours de l’avant », déclare le pape François dans un entretien avec la directrice de l’édition espagnole de la revue “Il mio Papa” (Mon pape), Carmen Magallon, publié ce 7 octobre 2020.

« La pandémie est en train de changer le monde et nous met en crise… nous en sortons soit meilleurs, soit pires. La façon dont nous en sortons dépend des décisions que nous prenons durant la crise », souligne le pape, d’après la synthèse donnée par Vatican Media. Et d’interpeler : « Quel mode de vie laisserons-nous aux générations futures ? »

Le pape exhorte à « prendre en charge le futur et préparer la terre pour que les autres la travaillent » : « C’est la culture que nous devons élaborer dans la pandémie. » « C’est le moment du silence, de la proximité et de faire ce qui est possible pour rester unis », ajoute-t-il rendant hommage aux « saints de la porte à côté », ces personnes qui ne cherchent pas à « s’échapper » mais qui « affrontent les problèmes et cherchent des solutions pratiques ».

Pour le pape, « la culture du rejet a imprégné notre façon d’être en relation » : un constat illustré pendant la pandémie avec « la mise à l’écart des personnes âgées, la mise à l’écart des pauvres, la mise à l’écart des enfants à naître ». « Toute vie vaut et mérite d’être défendue et respectée », insiste-t-il en souhaitant « la culture de l’accueil, de la proximité, de la fraternité ».

C’était comme parler à des fantômes

Il évoque le moment de prière qu’il a présidé sur la place Saint-Pierre déserte le 27 mars, en pleine pandémie : « Mon cœur était avec tout le peuple de Dieu qui souffrait et avec l’humanité qui devait supporter cette pandémie… Je suis descendu par les marches en priant, j’ai prié tout le temps, et je suis reparti en priant. » Le pape exprime aussi sa souffrance d’avoir présidé des audiences générales en streaming : « C’était comme parler à des fantômes. »

Pour changer le modèle économique ? « Commençons par les périphéries », répond-il. Le pape plaide à nouveau pour l’universalité du vaccin contre le coronavirus qui « ne peut pas être la propriété d’un pays, du laboratoire qui l’a trouvé ». « Le vaccin est patrimoine de l’humanité, de toute l’humanité » car « la santé de nos peuples… est un patrimoine commun ».

Enfin, il prend la défense des migrants : « Si nous ne prenons pas soin [d’eux], nous perdons une grande partie de l’humanité, de la culture qu’ils représentent ». Il regrette qu’ils ne soient pas mieux valorisés alors que durant le confinement, ils ont été employés pour maintenir les services minimum en Italie. Au Liban et en Syrie, déplore-t-il, « des familles entières fuient une guerre qu’on ne comprend pas » : « Nos pays peuvent-ils rester neutres face à cette situation douloureuse ? »

Le pape François confie aussi qu’il souhaite se rendre à Manresa, en Espagne, pour les 500 ans de la conversion de saint Ignace de Loyola (1521-2021).

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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